Chaque album de Will Eisner est une petite nouvelle émotion. On ne peut prendre en main une de ses oeuvres sans éprouver un réel sentiment de gratitude. Ce commentaire ne pourra être lu que dans l'optique de mon faible pour l'auteur, faible que je considère bien justifié.
Ce « Petits miracles » réunit une série de quatre récits brefs, qui se déroule dans l’univers classique de la réalité juive américaine très chère à Eisner.
Je ne m’attarderai pas sur les dessins, sur la partie graphique de l'oeuvre, et si vous n’avez jamais ouvert un album de Will Eisner vous comprendrez pourquoi.
Ce « petit vieux » de la bande dessinée est capable comme toujours de nous surprendre et nous émouvoir avec ses dessins et ses planches originales et personnelles.
Le miracle de la dignité est le premier récit, la rapide parabole de deux hommes, les histoires étroitement tressées de leurs richesses et de leurs fortunes. Des fresques de vies faites de petites duperies, de générosité gaspillée et de rachats imprévus.
Magie de rue,
Une bague de fiançailles spéciale …
Un nouveau dans le bloc assume plus que les autres le ton du « miracle », qui se manifeste dans les équilibres fragiles et les déséquilibres présents dans une communauté dans laquelle il suffit d’une nouvelle présence pour arranger, fortuitement, ou seulement en apparence, des vieux différends. Ce qui semble un miracle à la fin se révèle être simplement le cours normal des évènements, dans lequel, semble nous dire l'auteur, se situe le vrai miracle de la vie.
À la fin, on a l'impression d'un album moins profond que d’autres d'Eisner, mais avec la capacité d'inspirer vraiment le sens du miracle là où ensuite le miracle est celui que nous voulons voir comme tel. Vraiment ce que l'auteur veut donner. Et même en ça Eisner est toujours Eisner, donc on peut ne pas en déconseiller la lecture.
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