Sous le règne de l’empereur Auguste, les désirs d’extension de Rome semblent sans frein depuis la conquête de la péninsule ibérique. Outre Rhin, Auguste aimerait briller en Germanie mais les tribus sont farouches et l’environnement hostile. Le « désastre de Varus » est imminent alors que la bataille de Teutobourg menée par le chef chérusque Arminius approche (en l’an 9 après J.-C.). Trois légions vont y être massacrées et 20 000 hommes disparaître. Le livre III des Aigles de Rome débute en l’an 8 de notre ère. Marcus, élevé naguère avec Arminius à Rome sous une tutelle de fer, est dépêché par Auguste afin de déjouer un complot probable. Arminius, bien que préfet sous les ordres de Varus, est soupçonné de fomenter une rébellion en Germanie en tentant d’unifier les tribus querelleuses, les Sicambres, les Chérusques, les Chattes. La menace est réelle et prise très au sérieux par Marcus et bien peu par Varus.
Ce nouvel épisode confirme l’ascension prise par le livre II des Aigles de Rome. Il existe des querelles de spécialistes concernant le « désastre de Varus », notamment afin de situer précisément le lieu de la bataille mais le contexte historique est admirablement reconstitué par Enrico Marini. L’album, d’une évidente virtuosité graphique, est dominé par des teintes grises et vertes restituant efficacement l’ambiance des froides et denses forêts de Germanie. Deux ou trois autres albums sont à venir. L’auteur maîtrise son sujet et l’action, située dans les limes, la frontière flottante aux confins de l’empire, permet d’évoluer dans un espace peu décrit, non cartographié, conservant un mystère capable de captiver encore aujourd’hui.
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