Ce roman ambitieux tente de donner une image d’ensemble de la vie aux US dans la période précédent la 1ère guerre mondiale. On suit les destins de cinq personnages, tous issus d’un milieu modeste. Mac décide de partir au Mexique, Eleanor fait tout pour essayer de faire partie de la bonne société, J. Ward déborde d’ambition et tente de monter l’échelle sociale par le biais d’un mariage riche, Janey devient sténodactylo, et Charley devient un mécano un peu vagabond. Parallèlement, le livre est entrecoupé d’actualités de l’époque, de notices biographiques sur des hommes alors célèbres, et d’étranges chapîtres intitulés « chambre noire ».

C’était une lecture très intéressante à de nombreux points de vue. Notamment, mon appréciation du livre a considérablement évoluée au cours du roman. Au début, je me suis intéressée à l’histoire de Mac – puis peu à peu, les destins individuels m’ont parus secondaires, et j’étais moins frustrée que la narration soit coupée. C’est vraiment l’image d’ensemble et le destin collectif qui compte dans ce roman, même pour le lecteur. A ce niveau, le roman est une vraie réussite.

En revanche, si j’ai aimé les histoires des personnages que l’on suit et les biographies parsemant le bouquin, j’ai vu moins d’intérêt dans les actualités (opaques quand on connaît mal les événements auxquels il est fait référence) et les « chambres noires » (là je n’ai vraiment rien compris – je croyais qu’à un moment cela s’éclaircirait, mais que nenni).

J’ai également trouvé ce livre très pessimiste : même les personnages qui sont apparemment sortis de la misère (Eleanor et J. Ward) sont sur le fil du rasoir à la fin du livre.

La fin est très abrupte : on laisse les personnages lors du début de la 1ère guerre, sans savoir ce qu’il arrivera ensuite. Je me demande si les deux autres volets de la trilogie reprennent les mêmes personnages que l'on continue à suivre, ou s'ils font appel à d'autres intervenants?

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