«Les cochons au paradis», c’est d’abord une histoire de filles.
Il y a Alice, la grand-mère, mariée depuis 2 ans à Hartland, et qui n’en peut déjà plus de subir ses silences et son addiction au petit écran.
Il y a Taylor, sa fille, femme indépendante qui a toujours eu des difficultés à rester en couple, et vit actuellement avec Jax, un musicien bohème.
Il y a Turtle, gamine Cherokee adoptée par Taylor, et il y a Annawake, avocate de la nation indienne, qui a décidé que l’enfant devait réintégrer la tribu dont elle est issue…
A partir de là, c’est aussi l’histoire de deux cultures qui s’affrontent, faute de se comprendre. D’un côté, une longue tradition indienne qui donne la priorité au groupe : l’appartenance à la tribu est plus forte que l’intérêt individuel et les liens familiaux, même lointains, revêtent une importance capitale. Malgré les fléaux que sont la pauvreté et l’alcoolisme, il règne au sein de la communauté Cherokee une grande solidarité et une capacité à se réjouir de bonheurs simples. Face à cet état d’esprit communautaire, Taylor oppose certes l’amour qu’elle éprouve pour sa fille, mais aussi une culture empreinte d’individualisme, au sein de laquelle les racines familiales ou ethniques importent peu, dans une société où, si vous avez des ennuis, vous vous retrouvez bien souvent seul. Pour autant, l’auteure ne verse pas dans le manichéisme : les deux mondes sont ici représentés avec leurs avantages et leurs limites. Ceci dit, il y est aussi bien clair que les maux qui affectent le peuple indien sont la conséquence de leur colonisation par les « américains »…
L’histoire m’a plue, les personnages aussi, bien que j’ai préféré « Les yeux dans les arbres » de la même auteure, que j’ai trouvé plus dense et plus riche. J’ai été en revanche déçue par le dénouement, que j’ai trouvé trop facile.
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