Dans un monde dévasté, recouvert de cendres, cheminent un homme et son fils ("le petit"). Toutes leurs possessions sont entreposées dans un caddie qu'ils trainent avec eux. Les villes, pillées depuis des années, semblent désertes, toute végétation a disparu. De temps en temps, l'homme et l'enfant trouvent sur leur route des restes de cadavres calcinés. Ils croisent en revanche peu de vivants, et évitent tous contacts avec eux.
Ne vous engagez pas sur "La route" en vous demandant "pourquoi", vous n'obtiendrez pas de réponse. Des circonstances qui ont abouti à cette fin du monde, nous ne saurons rien, tout comme nous ignorerons le nom des protagonistes. De même, aucune indication précise ne permet de situer le récit dans l'espace ou le temps. On le devine contemporain, l'auteur évoque parfois l'"avant", mais cet "avant" paraît lointain, presque oublié.
Ce à quoi répond McCarthy, c'est au "comment" : de quelle façon survit l'homme sur une terre exsangue ? Est-il capable de préserver son humanité lorsque ses principales préoccupations sont de trouver sa nourriture, se protéger du froid et des "méchants" et surtout protéger son enfant ? En somme, que deviennent les émotions et les sentiments propres à l'homme lorsque celui-ci se retrouve quasiment réduit à l'état d'animal ?
En lisant "La route", j'avais l'impression d'évoluer dans un cauchemar grisâtre, où régnent le froid, la pluie, la mort, la maladie, impression accentuée par l'installation d'une routine de l'horreur, presque d'une monotonie : ce sont les mêmes gestes, les mêmes paroles qui sont répétés tout au long du récit. Et le style très dépouillé de l'auteur contribue lui aussi à renforcer cette sensation.
Bien que cette monotonie serve le propos du roman, elle a aussi altéré mon intérêt. J'avais lu à son sujet de multiples critiques dythirambiques, mais je dois avouer en ce qui me concerne qu'il ne m'a pas emballée tant que ça !
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