Le narrateur de ce roman est un fantôme, qui nous « parle » depuis un futur d’un million d’années, pour nous conter les événements survenus en 1986 : d’une part la quasi extinction de la race humaine, et d’autre part le naufrage de quelques individus sur une île des Galapagos, dont certains deviendront les ancêtres de l’humanité à venir.
Ce qui surprend d’abord chez Vonnegut, c’est un style particulier, car émaillé de quelques bizarreries ; celle, par exemple, de placer les éléments de ses phrases et d’utiliser la ponctuation de façon fantaisiste. De même, le ton est tantôt faussement ingénu, tantôt inutilement alambiqué. L’impression qui en ressort, c’est que Vonnegut joue avec les mots et la syntaxe, et, en ce qui me concerne, j’ai trouvé cette lecture très ludique, ce qui peut paraître paradoxal dans la mesure où le fond du récit est finalement plutôt sérieux, voire lugubre…
L’auteur, d’une façon qui peut presque passer pour fortuite, fustige à la fois la bêtise humaine dans son ensemble, et les conséquences dramatiques de cette bêtise : dommages écologiques, attachement de l’homme à la valeur finalement virtuelle de l’argent, guerres inutiles.
Régulièrement, il nous rappelle que c’est la taille trop importante de notre cerveau qui serait la cause de tous ces maux, et en arrive à la conclusion suivante : c’est en régressant (d’un point de vue technologique notamment), que non seulement l’Homme, mais aussi l’ensemble de la vie terrestre, trouveront leur salut…
Il parvient, avec une ironie mordante, à nous donner une belle leçon d’humilité, sans pour autant passer pour un moralisateur.
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