[Louisiana : la couleur du sang. 1 | Léa Chrétien ; Gontran Toussaint]
I had a farm in America.
Louise Soral a cent ans en 1961. Elle porte la mémoire douloureuse d'une famille de planteurs sudistes installée au Chêne rouge, en Louisiane, depuis 1805 quand Augustin et Laurette Maubusson prennent possession d'une exploitation sucrière. Sous la pression de ses enfants et petits-enfants et du temps de vie qui s'amenuise, Louise décide de prendre un biais et de raconter son histoire familiale à sa fidèle employée de maison, Hazel afin que tout soit porté par écrit. Elle remonte au tout début de l'installation en Amérique de ses arrières grands-parents et se focalise sur leur fille, Joséphine, aux idées émancipatrices et humanistes.
Si la couverture est accrocheuse, l'histoire d'une famille de planteurs racistes et violents aurait mérité plus de nuances et de cohérence. Ainsi, dans le contexte de l'époque, l'attitude de la jeune fille détonne d'autant plus qu'elle lutte sur plusieurs fronts, l'esclavagisme et plus globalement la maltraitance faite aux femmes, harcèlement, agressions, viols. Accessoirement, Joséphine peut être sage-femme et accompagner un accouchement dans les champs. D'où lui vient ce sentiment de révolte et ses acquis si particuliers ? D'autre part, le point de vue des esclaves noirs n'est jamais vraiment évoqué comme s'ils ne constituaient qu'un élément du décor. de plus, les scènes de viol contiennent une charge érotique déplacée. Enfin, graphiquement, les approximations et les déséquilibres dans les visages et les positions corporelles minent un peu l'ensemble qui est pourtant bien tenu par la couleur. Pourtant, la thématique est riche et captivante. Peut-être que les volumes suivants apporteront des clés, des compléments et des ouvertures salutaires ?
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