[Le banquier du Reich. Tome 2 | Pierre Boisserie ; Cyrille Ternon]
Des comptes à rendre.
En 1952, alors qu’Hjalmar Schacht dispense ses conseils de négociateur à Téhéran, il est surpris dans sa chambre d’hôtel par le même agent du Mossad intervenu l’année précédente à Tel Aviv qui l’avertit d’un danger imminent et lui propose son aide pour fuir et se cacher. Schacht accepte et reprend alors le fil de son histoire passée depuis sa disgrâce et ses emprisonnements successifs pendant des années, par les nazis puis par les Américains.
Parfaitement agencé, le second volet fait suite au premier tome, dans le respect de la chronologie et de la véracité historique. Hjalmar Schacht ne sait pas mentir et enrober ses propos. Il ne cache pas que son secrétaire Rolf Lübke est marié à une femme juive et malgré la pression, il persiste à travailler en toute confiance avec Lübke. Fatalement, dans l’environnement paranoïaque d’Hitler, Schacht devient indésirable. Quand le führer est visé par un attentat, Schacht est soupçonné de faire partie du complot. Son chemin de croix va commencer : prisons, interrogatoires, menaces d’exécution, etc. Lorsque l’Allemagne capitule, Schacht n’en est pas pour autant libéré. Les Américains vont continuer à le détenir emprisonné jusqu’au procès de Nuremberg où il sera enfin acquitté. Schacht n’est pourtant pas un chevalier blanc ou un bon samaritain. Son implication politique est réelle et même s’il ne cautionne jamais le bellicisme d’Hitler et les lois raciales, il souhaite la grandeur et la « pureté » de l’Allemagne. Schacht est ambigu et la rencontre non fortuite avec l’agent du Mossad qui pourrait apporter quelques lumières sur sa personnalité ne fait que mieux en accuser la superficie des noirceurs.
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