[Le banquier du Reich. Tome 1 | Pierre Boisserie ; Cyrille Ternon]
Le nerf de la guerre.
Haut dignitaire de l’Etat nazi, Hjalmar Schacht, banquier, économiste, ministre des finances et conseiller d’Adolf Hitler s’est évertué à redresser économiquement l’Allemagne de l’Entre-deux-guerres. Hostile à la guerre et à la spoliation des Allemands d’obédience juive qu’il juge anti-productives, Schacht, bien qu’inculpé puis acquitté par le tribunal de Nuremberg n’en traîne pas moins sa part d’ombre. Quand il doit faire escale à Tel Aviv en 1951, il n’en mène pas large d’autant qu’un agent du Mossad le rejoint dans l’avion et souhaite recueillir sa version des faits le concernant. Schacht, pourtant hautain et cassant, ne s’en prête pas moins au jeu et il dévide son passé qu’il fait débuter le 13 novembre 1923, jour de sa rencontre avec Rolf Lübke, secrétaire du directoire de la Reichbank.
Diptyque documenté et parfaitement digeste malgré la technicité du propos, continuellement intéressant grâce notamment à une narration fluide qui joue habilement sur les temporalités et aussi à des personnages denses, énigmatiques qui ne dévoilent pas leurs jeux d’emblée, « Le banquier du Reich » restitue bien les ambiances d’une époque trouble et violente. Le dessin au trait classique, fouillant les architectures mais épurant les visages, les couleurs dominées par les bruns et les noirs apportent une touche austère et rigide où les nuances se déploient dans les ombres. Merci à Christophe_bj de m’avoir amené dans ces contrées arides, riches et captivantes.
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