Maîtresse femme.
Béatrice a beau s’investir dans son travail mais Georges, son boss ne l’augmentera et la promouvra que lorsqu’elle aura cédé à ses avances. Lasse d’être discriminée, Béatrice accepte un rendez-vous avec Georges mais outre le fait qu’elle soit dotée d’un sexe masculin, elle drogue son patron harceleur et le transforme en femme. Sans papier et sans identité, Georges devenu Gisèle est soumise aux caprices sexuels de Béatrice mais Gisèle répand une aura sensuelle qui perturbe ceux qui l’approchent. Les passions vont se déchaîner.
Conte érotique en bande dessinée, « Gisèle et Béatrice » proposerait bien une morale édifiante si son dénouement le permettait mais le lecteur reste un peu sur sa fin. L’amour est ailleurs et talons aiguilles. Le récit porte néanmoins une charge émotionnelle troublante avec une inversion et une hybridation des sexes. Par les pouvoirs d’une drogue de métamorphose, aux effets réversibles, l’histoire emprunte au merveilleux cet ingrédient et à la romance sentimentale la majeure partie de son ressort tragi-comique, le harcèlement sexuel et le droit de cuissage ne constituant qu’un prétexte. Au bout du conte, les personnages n’ont guère évolué en dépit des expériences extraordinaires qu’ils auront pu vivre. A cette entame du genre s’ajoute la friction résultant d’un graphisme de cartoon associé à des situations crues. Pourtant, nulle pornographie ne vient entacher l’histoire, seulement des situations et des gestes relevant de l’intimité qui sonnent juste, qui font vrai.
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