L’ergot du diable.
Un homme hagard et exténué court dans les bois, poursuivi par trois hommes aux regards hallucinés. En s’approchant de Cholena, femme métisse et de ses chiens de traîneau au repos, l’homme traqué amène derrière lui le diable en personne. Trois semaines plus tôt, à Batoche, village du Saskatchewan, Sam, père de Cholena s’est inquiété auprès du sergent Keller, de la police montée, du départ de sa fille et de l’absence de nouvelles. Si Keller apprécie Cholena, il a aussi pour mission de pister un admirateur illuminé de Louis Riel qui fut l’instigateur des mouvements de résistance des Métis face à la mainmise canadienne sur les territoires du Nord-Ouest. Or, le disciple de Riel a été vu dans la même région que Cholena. Kenneth Keller a donc une double raison de partir même si le blizzard se déchaîne.
Dans la droite ligne de l’excellent « Chemin du couchant » dont Keller et Cholena partageaient déjà l’aventure, François Corteggiani creuse le filon et bâtit une solide histoire qui tient la piste malgré les comportements démentiels d’un groupe de Métis. Sergio Tisseli continue de délivrer des planches aquarellées lumineuses quand les flocons de neige ne mouchètent pas trop les planches et que les grisés des sous-bois n’obscurcissent pas outre mesure les paysages. Moins réussi que le précédent volume qui était plus consistant historiquement et graphiquement saisissant, l’album se parcourt avec plaisir. On peut regretter aussi que la couverture ne soit pas une œuvre originale de l’artiste bolognais mais l’agrandissement d’une case située en bas de la page 11.
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