«
[…] escribes en mi piel y esas heridas
como un traje de llamas me recubren,
ardo sin consumirme, busco el agua,
y en tus ojos no hay agua, son de piedra,
y tus pechos, tu vientre, tus caderas
son de piedra, tu boca sabe a polvo,
tu boca sabe a tiempo emponzoñado,
tu cuerpo sabe a pozo sin salida,
[…]
[…] tu écris sur ma peau, et ces blessures
comme un habit de flammes me recouvrent,
je brûle sans me consumer, je cherche l'eau,
et dans tes yeux il n'y a pas d'eau, ils sont de pierre,
et tes seins, ton ventre, tes hanches
sont de pierre, ta bouche a un goût de poussière,
ta bouche a goût de temps empoisonné,
ton corps a goût de puits sans issue,
[...] » (pp. 26-27)
«
[…] todo se tranfigura y es sagrado,
[…]
las rejas de los bancos y las cárceles,
las rejas de papel, las alambradas,
los timbres y las púas y los pinchos,
el sermón monocorde de las armas,
el escorpión meloso y con bonete,
el tigre con chistera, presidente
del Club Vegetariano y la Cruz Roja,
el burro pedagogo, el cocodrilo
metido a redentor, padre de pueblos,
el Jefe, el tiburón, el arquitecto
del porvenir, el cerdo uniformado,
el hijo predilecto de la Iglesia
que se lava la negra dentadura
con el agua bendita y toma clases
de inglés y democracia, […]
[…] tout se transforme, tout est sacré,
[…]
les grilles des banques et les prisons,
les grilles de papier, les fils de fer barbelés,
les timbres, les épines et les piquants,
le sermon monocorde des armes,
le scorpion mielleux à barrette,
le tigre à gibus, président
du Club végétarien et de la Croix-Rouge,
l'âne pédagogue, le crocodile
jouant au rédempteur, le père des peuples,
le Chef, le requin, l'architecte
de l'avenir, le cochon en uniforme,
le fils préféré de l'Église
qui lave sa noire denture
avec de l'eau bénite et prend des leçons
d'anglais et de démocratie, [...] » (pp. 36-37)
«
[…] y su grito y el grito del verdugo
y el grito de la víctima...
son llamas
los ojos y son llamas lo que miran,
llama la oreja y el sonido llama,
brasa los labios y tizón la lengua,
el tacto y lo que toca, el pensamiento
y lo pensado, llama el que lo piensa,
todo se quema, el universo es llama,
arde la misma nada que no es nada
sino un pensar en llamas, al fin humo :
no hay verdugo ni víctima...
[…]
[…] et son cri et le cri du bourreau
et le cri de la victime...
les yeux
sont des flammes et flammes ce qu'ils regardent,
une flamme l'oreille, une flamme le son,
des braises les lèvres, un tison la langue,
le toucher et ce qu'il touche, la pensée
et le pensé, flamme est celui qui pense,
tout brûle, l'univers est flamme,
et brûle le néant lui-même qui n'est rien
qu'une pensée en flammes, enfin de la fumée :
il n'y a bourreau ni victime...
[...] » (pp. 46-47)
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