« Pâle dentelle calcaire/comme le désir ciselé par la mort »
La puissance de feu et de lumière qui jaillit de l’œuvre du poète mexicain nobélisé Octavio Paz (1914-1998) ne peut qu’inspirer le lecteur d’aujourd’hui et de demain. Vilipendé par des avant-gardistes en leur temps pour ses prétendues compromissions politiques, Octavio Paz demeure cet « être qui sait sourire », créateur d’une œuvre indépendante et résistante (15 recueils de poésie, 19 essais, quelques traductions dont celles de Pessoa et de Basho). Bien qu’inspiré par des élans et des courants (Saint-John Perse, le surréalisme, le haïku, etc.), le poète a su se dégager du carcan des idéologies, des doctrines et des manifestes pour travailler le verbe à façon et faire jaillir l’image vive. Nourrie de métaphysique, sa poésie pétrit les symboles, s’abreuve aux langues, s’appuie sur la toponymie, transcende les contingences humaines (solitude, indicibilité, identité…) et déploie une écriture limpide, accessible et universelle. « Le feu de chaque jour » [© 1979], précédé de « Mise au net » [© 1974] et « D’un mot à l’autre » [© 1978], est un recueil composite et enrichi de l’auteur, bénéficiant de traducteurs français hors pair. La collection « Poésie » accueille en 1990 cette œuvre irradiante et nourricière qui ne peut que tomber en lambeaux à force de manipulation, transport, consultation et renaître de ses cendres comme le phénix des légendes : « Poète : jardinier d’épitaphes ».
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