En congés (presque définitifs) de sa vie professionnelle et sentimentale, l’ex de la police de Nottingham et l’ex de Joanne, sa femme, Frank Elder vit en ermite dans un meublé de Cornouailles. Trompé par sa femme, meurtri par la vie, l’ancien inspecteur principal partage son temps entre la lecture et la promenade, à l’estime, c’est-à-dire à vue de nez, selon l’inspiration mais il est impossible de rester tranquille dans son petit coin. Joanne l’appelle. La sœur d’une amie a disparu. La police ne s’alarme pas. Est-ce que Frank pourrait voir de quoi il retourne ?
Si Frank Elder revient à Nottingham, est-ce pour voir sa fille Katherine, sa femme Joanne, retrouver la disparue, renouer avec une vie passée et « subclaquante » ? Quelles que soient les motivations souterraines, l’enquête menée d’abord piano piano par Elder va s’emballer à mesure que les suppositions et les découvertes affleurent. Il faut dire que la femme disparue, Claire Meecham, revient chez elle mais morte, allongée cérémonieusement sur son lit. Son assassin a témoigné du respect à Claire mais il a aussi effacé méticuleusement toute trace et tout indice.
Frank Elder se souvient de sa toute première enquête à la section des crimes majeurs de Nottingham. Il venait d’être muté depuis « La Fumée » (Londres). Le crime demeuré non élucidé présente nombre de similitudes avec celui de Claire Meecham.
Comme à son habitude, John Harvey mêle avec adresse plusieurs enquêtes, celle du passé et celle d’aujourd’hui, le meurtre de prostituées ainsi que plusieurs suspects potentiels et probants. Elder fait ce qu’il peut, ne promet rien, ne fanfaronne pas mais il est opiniâtre, méthodique, intelligent. Il flaire, interroge, rouvre des pistes, exhume des fantômes et la vérité vient au jour dans toute sa crudité et sa noirceur. Pourtant, des embellies parsèment cette 3e enquête qui semble clore la trilogie. « D’ombre et de lumière » tient ses promesses. Comme dans les précédents opus, la vérité est contenue dans les citations mises en exergue mais le sens n’est éclairci qu’au dénouement. Les auteurs cités, Dickens ou D.H. Lawrence, s’invitent dans les romans puisqu’ils sont lus par Frank Elder au moment des faits. L’autre personnage fétiche de John Harvey, Charlie Resnick, apparaît en clin d’œil dans la trilogie de Frank Elder. C’est aussi une invitation à poursuivre d’autres lectures policières en bonne compagnie.
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