Une petite vingtaine de communes se partagent La Hague, une terre des confins, dans la presqu’île du Cotentin normand. Les murets maillent l’espace, « cette résille pétrifiée jetée sur la lande ». Région éminemment ventée, la roche est omniprésente, du sable aux gneiss du précambrien vieux de deux milliards et demi d’années.
L’auteur déroule une géographie linéaire, de Goury à Biville, des falaises aux dunes « accumulées en 10 000 ans sur une profondeur atteignant jusqu’à deux kilomètres », évoquant l’avifaune, la flore et quelques illustres habitants, du peintre Millet au poète Prévert, du décorateur Trauner à l’écrivain Decoin. L’usine de La Hague est lapidairement présentée, sans parti-pris donc sans vague. Le lecteur peut regretter l’aspect lissé du propos, le délayage et la publicité explicite faite au Conservatoire du littoral. Le texte manque de densité et curieusement d’informations car il y a beaucoup à dire sur un tel paysage même si les contraintes de la collection imposent un nombre limité de pages. Le volume consacré à Chausey est comparativement beaucoup plus riche et autrement intéressant. Jacques Marion a aussi l’habitude déplaisante d’appeler les habitants les Haguards alors que la dénomination usuelle est Haguais, ce qui paraît moins péjoratif et plus approprié.

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