[L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme | Max Weber]

Ca faisait longtemps que je voulais lire ce bouquin de Weber. C'est fait, et je ne suis pas déçu!
Je ne suis pas sûr d'avoir compris toutes les implications de ce qu'il démontre, mais il montre bien comment l'éthique protestante a été un terrain (un train?) permettant la croissance de l'esprit capitaliste.
L'auteur est intelligent, c'est-à-dire qu'il ne fait pas de raccourcis en disant que les protestants sont les initiateurs du capitalisme : celui-ci existait déjà bien avant. Simplement, la rénovation de la foi, avec son optique réformée, a permis à l'individu de prendre une plus grande place au sein de la communauté. Là où on n'agissait qu'en fonction de la communauté - et où l'individu importait peu - il était maintenant plus que permis de développer ses capacités individuelles pour, entre autres, comprendre la Bible, vivre sa foi de manière plus individuelle (bien que la collectivité continuait d'être importante), et d'intégrer la foi d'une manière plus holistique (tout les aspects de la vie - le travail, qui est devenu constitutif de l'appel que les humains ont reçu de Dieu - mais aussi tous les autres aspects.) Ceci a très bien préparé la voie de l'esprit capitaliste. Hélas!!!

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C'est un très bon livre, que j'ai malheureusement mis très longtemps à lire, car je ne cessais d'interrompre ma lecture pour mieux savourer la pertinence de l'argumentation.

Quid des florentins (les Medicis par exemple...) qui prétaient déjà aux flamands, français et consorts au XIVe, XVe siècle ? ils n"étaient pas p
rotestants me semble-t-il, et pourtant ils initièrent aussi le capitalisme.
Je n'ai pas lu ce livre de Max Weber mais qu'est-ce que j'en ai entendu parlé...! La tarte à la crème de la sociologie.

En fait le grand problème c'est celui de la culpabilité ; un protestant qui "fait de l'argent" n'est pas montré du doigt par son Dieu à qui il parle directement, au contraire . S'il s'enrichit c'est que Dieu l'a voulu. Un catho est obligé de passer par le filtre d'une hiérarchie qui lui serine (lui serinait ! ) qu'il est plus difficile aux riches d'accéder au paradis que d'essayer de faire passer un chameau par le chas d'une aiguille...
Vous me pardonnerez tous deux l'argumentation au ras des paquerettes, mais en cette période de pré-vacances j'ai la tête loin de ces considérations sociologiques

NB. même problème avec l'Islam : faire de l'argent (prêter avec intêret) c'est pas bien mais cela n'empèche pas les banques d'Arabie Saoudite d'être très puissantes. En fait l'on a toujours des petits arrangements avec son dieu lorsqu'il s'agit d'argent (et de sexe ! )...

Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à juger les motivations des autres... j'ai déjà bien assez de difficultés avec les miennes!

Weber ne parle quand-même pas que de la question de prêts à intérêts, et il note non pas que les protestants ont inventé le capitalisme, mais qu'il était un tapis roulant à grande vitesse pour que l'esprit du capitalisme s'incarne dans nos sociétés. Ce qui ne me semble pas pareil.