Alors alors que penser de ce livre...?
Personnellement, je ne connaissais pas Bret Easton Ellis, même si il me semble avoir déjà vu l'adaptation cinématographique de "American Psycho", enfin bref, c'était la découverte pour moi.
Quand au livre, j'ai bien aimé le style d'écriture de cet écrivain, je m'y retrouve un peu (dans ses enchainements, son rythme). J'ai donc trouvé cela fluide.
J'ai appris ce qu'en a bien voulu m'en laisser apprendre, Bret Easton Ellis, sur sa vie, ses démons, ses expériences de popularité immense du jour au lendemain suite à sa première parution. J'ai aimé cette fiction ancrée dans une certaine réalité, celle qui nous confit.
Et puis, j'ai trouvé que le rythme de ce livre était assez haletant.
En résumé j'ai aimé cette histoire mais surtout je vais essayer de lire ses autres oeuvres!

L'auteur se met en scène dans une sorte d'autobiographie qui dérape complètement, tournant à ce qu'on pourrait appeler une autofiction fantastique. C'est délicieusement schtarbé et en tout cas mené de main de maître. Bien que les thèmes préférés de l'auteur ne m'intéressent pas, mais alors pas du tout (sexe, drogue et auto-apitoiement), la manière dont l'auteur nous mène à travers son histoire, les directions complètement inattendues que le récit prend, le questionnement constant "qu'est-ce qui est vrai là-dedans?", tout cela (et bien plus) est vraiment bluffant, je me suis fait complètement avoir. Le premier chapitre est particulièrement incroyable de ce côté-là : le livre commence sur un flash-back de ses premières années d'écrivain, je me demandais sérieusement comment il allait continuer, comment il allait enchaîner de cet espèce de préambule vers le reste du bouquin et là... hop, il y arrive par deux phrases bien senties, bien pesées, je n'ai pu que me dire "wouahou, bravo" et enchaîner sur la suite.
Le reste est à l'avenant, inattendu, surprenant, même si c'est ce premier chapitre qui m'a avant tout bluffée.
Vraiment, *vraiment* bien foutu.

comment le psychopathe, l'écrivain et le narrateur s'interpellent dans une histoire d'enfants disparus, de maison hantée et de tentatives infructueuses pour constituer une famille.

Lunar Park est un roman où Bret Easton Ellis se met en scène dans un faux récit autobiographique. En 4ème de couverture, l'auteur confesse :"Je ne veux pas avoir à clarifier ce qui est autobiographique et ce qui l'est moins. Au lecteur de décider ce qui a bien eu lieu.

Bret Ellis a connu le succès très tôt. Son premier roman Moins que zéro est devenu un best seller alors qu'il n'avait que 21 ans. Devenu la coqueluche d'un pays, Ellis a été propulsé dans un monde d'excès, de drogue, d'alcool, de faux semblants. Il confesse que le plus grand bénéfice qu'il a tiré de son succès c'est de ne plus être dépendant de son père. Un homme violent avec lequel il n'a jamais su communiquer mais dont la mort brutale et prématurée en 1992 l'a profondément marqué.

Dans un premier chapitre, l'auteur raconte ces années de succès jusqu'à un ultime trip à la Coke dont il sort en décidant de se ranger. Il épouse une actrice avec qui il a eu un enfant et s'installe en banlieue.
Après trois mois d'une vie rangée, Ellis organise une fête d'Hallowen qui marque le début d'une dure semaine où ses démons (incarnés par les héros de ses précédents romans, dont le sulfureux Patrick Bateman, vont venir le hanter).

On comprend bien vite que l'auteur ne cherche pas à nous servir une resucée de l'exorciste. Comme dans American Psycho ou Glamorama, le doute sur la véracité des hallucinations est permis (surtout parce que l'auteur passe une grande partie du roman abruti d'alcool, de drogues, de médicaments et bien souvent des trois à la fois).

Lunar Park est un roman dont le sens se révèle peu à peu, tandis que Bret comprend le sens de ses visions. Celles d'un auteur qui refuse de vieillir, de se ranger, d'être père...

C'est un roman dont le sujet central est le rôle du père, la difficulté de communiquer entre père et fils.

C'est peut-être le roman le plus accessible d'Ellis. C'est surtout celui où on comprend le mieux l'auteur et le message qu'il a fait passer dans ses autres livres.

Le premier chapitre du livre m'a fait peur. Ce que j'y lisais ne m'intéressait pas, et lire la vie de Bret Easton Ellis à travers sa bibliographie (ou non) m'ennuyait profondément.
Heureusement, j'ai persévéré et encore plus heureusement, le livre ne tournait pas autour de ça.

Donc, sur un fond d'autobiographie, on suit BEE dans sa nouvelle vie, essayant de s'intégrer - difficilement - dans son nouveau rôle d'époux et de père. L'auteur garde cependant un regard critique et acerbe sur la vie des enfants qui grandissent dans ces banlieues riches américaines à la Desperate Housewives, si j'ose dire...
Puis à un moment tout bascule: des e-mails fantômes, esprits, revenants, des personnages fictifs prenant vie... en plus de la drogue.
Pendant ma lecture, je me suis demandé si ces hallucinations étaient "réelles" ou dûes à la drogue et à vrai dire, je me pose toujours la question... car cela a probablement joué un rôle, mais peu importe.
J'ai été absorbée par cette lecture parfois drôle, parfois émouvante, parfois déroutante et sans doute tout à la fois.

BEE déclare au début que c'est un roman réellement autobiographique, mais à vrai dire, cela n'a que très peu d'importance puisque l'histoire vit d'elle-même.

Un début où BEE (auteur, héros et narrateur) utilise effectivement le genre autofiction, en retraçant les débuts de sa carrière, sans modestie mais aussi sans concessions, d’une manière à la fois objective et plutôt critique. Puis on passe vite à une fiction échevelée et fantastique.
Devenu époux et père, installé dans une riche banlieue, il nous décrit une société où les enfants sont élevés et éduqués à l’aide d’ une camisole chimique, où l’angoisse des parents est également canalisée par des batteries de pilules et où « l’américan way of life » de ces personnes riches, célèbres tourne inexorablement vers la paranoïa.
Puis tout bascule : apparitions, hallucinations, démons, fantômes, maison mouvante, jouets diaboliques, nombres magiques, etc…., enfin toute la panoplie et les codes d’un fantastique « pastichant » Stephen King.
Je n’en dirais pas plus.
Je n’ai surtout pas essayé de démêler le vrais du faux, de trouver et démonter les clefs (s’il y en a). J’ai lu le roman quasiment d’une traite C’est brillant, c’est flippant, souvent drôle et toujours angoissant.
Quelques fois même émouvant !

« Et l'on demeure frappé, le livre refermé, par la lucidité du regard que l'auteur porte sur lui-même, avec un sens féroce de l'autodérision. Dans ce dépouillement-là réside sans doute le meilleur de ce texte outrageusement sincère »
Je suis tout à fait d’accord.