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[Les aigles de Rome. Livre VI | Enrico Marini] |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Jeu 21 Déc 2023 11:45
Sujet du message: [Les aigles de Rome. Livre VI | Enrico Marini]
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Chérusque, mon amour.
La mort de l'empereur Auguste attise les ambitions et entraîne les complots des prétendants au pouvoir. Séjan devient le préfet de la garde prétorienne de Tibère, successeur d'Auguste et homme fort de Rome. Le nouvel empereur missionne immédiatement Séjan, manipulateur et présomptueux, afin de l'éloigner de la capitale de même que le prince Germanicus, brillant chef militaire chargé de ramener les trois aigles pris par les Chérusques aux trois légions romaines anéanties à la bataille de Teutobourg (9 après JC). Arminius, Chérusque et néanmoins citoyen romain, jouant habilement sur cette double appartenance, est le commandant militaire décisif dans la victoire écrasante des Germains sur les Romains.
Dans ce contexte d'instabilité politique, Marcus, survivant de Teutobourg, combat dans l'arène. N'ayant plus rien à perdre depuis le décès de Priscilla, sa femme aimée, la disparition de son tout jeune fils Titus et sa destitution par Auguste lui-même, Marcus est prêt à tout pour punir les responsables du désastre. Arminius est en tête de liste mais le redoutable Chérusque, pourtant craint jusqu'aux tréfonds de la cité romaine, n'hésite pas à parcourir la ville afin d'activer des réseaux et des leviers pour devenir roi de Germania. La confrontation avec Marcus est inévitable.
Enrico Marini a enfin repris ses pinceaux pour continuer sa série phare, "Les Aigles de Rome" pour laquelle il réalise scénario, dessin et couleurs. Sept ans après, le tome VI arrive et surprend un peu. Le graphisme du maestro s'est simplifié, perdant en substance ce qu'il gagne en dynamisme. Esquisse, ébauche, approximation constituent la manière de représenter les décors et les arrière-plans de toutes les planches. Malgré cette simplification et ce bâclage évidents, la bande dessinée de Marini reste très agréable à lire car l'action recentrée sur Marcus est menée tambour battant avec une science des cadrages et un jeu sur les échanges de regard éloquent. L'auteur sait raconter son histoire et l'intégrer à celle de l'Empire romain. La rivalité entre Marcus et Arminius est le moteur de l'épopée. Compte tenu de la réalité historique à laquelle Marini se réfère, la série devrait bientôt trouver sa conclusion.
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[Les aigles de Rome. Livre V | Enrico Marini] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Jeu 05 Jan 2017 20:55
Sujet du message: [Les aigles de Rome. Livre V | Enrico Marini]
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Au diable le Varus !
En prologue, baignant dans le bleu-gris comme dans un mauvais rêve, Lepidus endormi est en passe d’être poignardé par celui qui pourrait être son jeune fils. La page suivante plonge dans la lumière orangée les légions XVII, XVIII et XIX du général Varus en marche vers un destin marqué au fer rougi, la bataille de Teutobourg (an 9). Arminius fait mine de servir Varus, Marcus est enfermé dans une cage roulante. L’un est libre et trame en plein jour, l’autre est emprisonné et rumine dans l’ombre. Ils étaient frères de sang, ils sont devenus ennemis jurés. Marcus sait ou devine tout d’Arminius mais le Germain romanisé n’en a cure. Son plan est ourdi. Reste le champ de bataille à venir, des embuscades meurtrières en attendant et la lente désagrégation de la colonne romaine, ce long serpent à tronçonner. Marcus Falco voudrait sauver Priscilla, son amante et son jeune fils, protéger les aigles de Rome, symboles des légions romaines mais les embuches jalonnent son chemin de croix. Personne ne semble vouloir l’entendre. La grande tuerie annoncée se profile et nombreuses seront les têtes à tomber.
Salué unanimement par la critique et les lecteurs, le 5e tome des « Aigles de Rome » ne peut laisser indifférent tant le fil narratif est tendu, mêlant habilement les démêlés sentimentaux de Marcus avec un fait historique marquant et fondateur, le refoulement des Romains hors de la Germanie. Bien que la documentation sur la bataille de Teutobourg soit rare et lacunaire, Enrico Marini a su animer toutes les scènes en virtuose. Scénariste hors pair sur cette série, le grand Helvète est un dessinateur et un coloriste au sommet de son art. Il faut voir la vidéo où il réalise au pinceau la double-page quand Chérusques et Romains s’affrontent. Il s’agit d’une scène d’anthologie. A l’origine, Enrico Marini envisageait de réaliser 3 volumes mais le succès public aidant, il a pris son temps (3 ans) pour développer la fameuse bataille. Une suite est prévue mais l’attente sera cruelle pour le lecteur ébloui par la force de l’œuvre et la virtuosité de l’auteur.
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[Les aigles de Rome. Livre IV | Enrico Marini] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Mer 11 Déc 2013 18:18
Sujet du message: [Les aigles de Rome. Livre IV | Enrico Marini]
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Voulue par Auguste désireux de repousser les limes de l’Empire du Rhin à l’Elbe, l’occupation de la Germanie est faite par la légion romaine mais l’armée cosmopolite ne parvient pas à contrôler une population hostile, résolue et guerrière que sa dissémination entre forêts et marais rend encore plus insaisissable. La vindicte de l’armée peut bien être brutale et sans pitié, Arminius, Germain éduqué à Rome, est déterminé à unir les tribus grâce à sa force, son courage, son éloquence et sa connaissance intime de l’ennemi. Préfet de Publius Quinctilius Varus, général romain incompétent, Arminius est aux premières loges pour jauger au mieux les manœuvres de ses adversaires. Marcus, dépêché par Rome afin de contrecarrer les manigances d’Arminius, son frère adoptif, est assiégé dans son castellum avec ses hommes par Loknar et son armée sauvage. La bataille est un furieux carnage. Le fortin résiste mais l’assaillant est maître du terrain et toute tentative d’évasion semble vouée à l’échec.
Un 4e volume secoué de batailles, de duels et d’intrigues entraîne un peu plus le lecteur dans la furia antique où les légions et les Germains luttent à mort. Rien n’a vraiment changé aujourd’hui avec les massacres des villageois, la justice expéditive envers le paysan, l’incompétence crasse des élites corrompues et l’apocalypse annoncée par l’imminente bataille de Teutobourg où 20 000 hommes composant les trois légions vont mourir. Auguste en aura longtemps des aigreurs et des frayeurs, croyant à un possible déferlement germain sur Rome. Heureusement, Arminius ne pourra faire alliance avec Marobod, puissant roi installé dans l’actuelle Bohême.
Le dessin, la mise en page et en couleur d’Enrico Marini sont superbes à voir alors que l’histoire défile à bride abattue. L’auteur sait habilement combler les lacunes historiques en imaginant la vie des hommes aux confins de l’Empire, les machinations politiques, le duel larvé livré par deux hommes qui se connaissent et s’estiment, la petite histoire liée à la grande. Seul aux manettes, l’auteur helvétique confirme son talent de scénariste à mesure que les volumes paraissent. Son graphisme remarquable ne faiblit jamais. Les visages expressifs, le découpage dynamique, l’utilisation de la couleur directe avec des dominantes qui créent les atmosphères et apportent de la lisibilité, le rendu des matières, la précision des détails, tout confère à l’ensemble une grande cohérence et concoure à distiller moult plaisirs au lecteur.
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[Les aigles de Rome. Livre II | Enrico Marini] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Mar 03 Nov 2009 14:10
Sujet du message: [Les aigles de Rome. Livre II | Enrico Marini]
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Le Romain et le Germain sont dos à dos, rivaux. Ils fixent durement le regard du lecteur depuis la couverture rougeoyante du livre II, Les aigles de Rome. Quelques coups de verge qui ne badinent pas avec l’amour ouvrent l’histoire et la femme du sénateur. Le préfet de cohorte auxiliaire, Marcus Valerius Falco, tout juste débarqué à Rome, en plein ébat, est mandé par l’Auguste en personne. L’histoire embraye aussitôt. Le récit est sans temps mort. Le dessin élégant, expressif, servi par un cadrage dynamique et des couleurs riches, capture l’œil sans jamais le lasser. A l’intrigue sentimentale pourtant convenue mais attachante, (Ah ! Priscillia ! Ton cœur est-il plus prêt de la main quand la poitrine est plate ?), les rivalités s’ourdissent entre Marcus et son frère adoptif, Gaius Julius Arminius. Morphea, la mère putative (et c’est peu dire !) de Priscillia, drogue Marcus afin de disposer de sa virilité à sa guise. Sa fille est amenée sur les lieux de la débauche et en reste coite (d’indignation). Enrico Marini ne recule pas face à l’éculé. Marcus risque d’ailleurs la sodomie quelques péripéties plus loin. Heureusement, les scènes d’histoire et de batailles prennent le relais et les planches qui suivent rehaussent le ton du récit. Marcus est dépêché en Germania pour une mission secrète. Arminius a fait du chemin depuis maintenant cinq ans passés et représente une menace potentielle pour la cité romaine. La question cornélienne flotte dans les dernières cases du livre, à savoir si le devoir va supplanter l’amitié, si Marcus trahira la confiance d’Arminius pour Rome. Un livre III est en préparation.
Plus convaincant que le livre I, le second volet des Aigles de Rome est moins racoleur, mieux documenté aussi. Le talent incontestable de Marini dessinateur est bien au-dessus de ses capacités de scénariste mais son histoire laisse libre cours à sa fougue et à son inventivité. L’amour, le sexe, la violence, les trognes, la vie de la cité antique sont donnés à voir, presque à sentir, avec un éclat incomparable.
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