Patrick Deville raconte ici avec maestria la vie aventureuse d'Alexandre Yersin, orphelin de père et fils spirituel de Louis Pasteur, découvreur du bacille de la peste qui porte désormais son nom : Yersinia pestis. Né suisse, il fera des études de médecine en Allemagne avant de commencer ses recherches à Paris avec Pasteur et Roux notamment, et il obtiendra la nationalité française. Attiré par la mer, il quittera l'Institut Pasteur pour devenir médecin dans la marine, mais jamais il ne coupera les ponts avec cette institution. Un jour il tombera amoureux de la baie de Nha Trang en Indochine et une nouvelle vie commencera pour lui.
J'ai adoré le style de l'auteur, un mélange de rigueur quasi scientifique et d'humour plein de malice. Les contrepoints avec Rimbaud, tout particulièrement, mais aussi La Condamine, Jules Verne, Conrad, Cendrars, Céline et d'autres sont discrets mais colorent subtilement le récit qui devient une fresque magnifique de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe et un hommage vibrant à ces hommes, la "bande des pasteuriens", qui donnaient jusqu'à leur vie pour que les conditions de vie de leurs semblables (sans distinction de races) soient meilleures. Un très beau roman.

Un roman passionnant sur un personnage extraordinaire, scientifique "polyvalent", voyageur curieux, marcheur, Alexandre Yersin a été aussi un epistolier. Ses lettres, à sa mère, puis à sa soeur, décrivent minutieusement sa vie, ses expériences, ses découvertes et ont par chance été conservées. Mais c'est un roman que nous lisons, il donne vie à un homme mais aussi à toute une époque, du XIXème siècle à 1943, date de la mort de Yersin sur "ses terres" de Nha Trang au Vietnam.

Un roman sur les traces d'Alexandre Yersin (1863-1943), Grand Homme suisse méconnu, qui fut tour à tour, élève de Pasteur, médecin, découvreur du bacille de la peste et inventeur de son vaccin, marin, explorateur, cultivateur, éleveur, météorologue, etc.
Un petit gars avec des fourmis dans les jambes qui dès qu'il avait compris quelque chose, passait rapidement à une autre.
Sa seule motivation était de vouloir tout comprendre, tout maîtriser. Il était guidé par une curiosité insatiable.

"Rien de ce qui peut s'enseigner ne mérite d'être appris même si toute ignorance est coupable"

Deville nous livre son parcours à travers l'Histoire Mondiale (du Second Empire à la Seconde Guerre Mondiale) ou du virus de la peste à la peste noire envahissant et décimant l'Europe et le Monde (le nazisme).

Le destin de celui dont la notoriété n'est pas à l'image de son génie, un livre Hommage qui ne dit pas son nom.

Le style est déroutant. L'action est au présent quelque soit l'époque et les évènements s'enchaînent de façon intensive, si bien qu'on a parfois du mal à suivre.
Et puis il faut être curieux pour tout comprendre, chercher, se laisser du temps. C'est un peu laborieux !

Mais au bout du compte, on apprend à une multitude de choses et ce livre ouvre d'autres portes ...

"Un individualiste comme le sont souvent les altruistes, c'est plus tard de trop aimer les hommes qu'on devient misanthrope."

Prix Fémina 2012

Je suis un peu partagée après cette lecture. Le livre se lit facilement , il n'est pas monotone et nous amène de France en Indochine . L'écriture de Patrick Deville est saccadée :il abuse de phrases sans verbe , c'est déroutant . On parcours une période passionnante des années 1880 à celle de 1943 presque 100ans et l'auteur nous fait rencontrer plusieurs personnages de milieu scientifique mais aussi artistique et politique ; je trouve par moment qu'il abuse dans les rappels historiques ou de faits divers .
Bref un livre intéressant , mais on a du mal à entrer en empathie avec le héros, à lire malgré tout .