Un tout petit livre , mais un merveilleux hommage d'une jeune femme à son père .
Le père va avoir 100 ans , sa fille dernière d'une fratrie a vécue dans l'attente de l'attention, de l'amour de son père .
C'est un livre comme une lettre avec des souvenirs et une grande pudeur sur la vieillesse.
" Si j'avais eu une raison de me marier, une seule,ça aurait été pour me marier à l'église. Pas pour la religion.
Pour entrer dans l'église à ton bras. Elle aurait été pleine. Nous aurions marché lentement dans l'allée centrale.
Et jamais nous ne serions arrivé jusqu'à l'autel" .
" On ne fait que croiser ses parents. On partage un temps de vie avec eux , on s'en va,puis on se souvient. Je suis arrivée trop tard dans ta vie , mais j'y serai jusqu'au bout."
[Numéro six | Véronique Olmi]
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Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643
Posté: Ven 18 Juil 2008 9:28
Sujet du message: [Numéro six | Véronique Olmi]
Fanny est la Numéro Six d'une famille qui ne l'attendait plus. Elle souffre pendant sa petite enface de cette exclusion du cercle d'amour déjà fermé des autres : frères et soeurs plus âgés entre eux, enfants et père, père et mère. Mais l'obtention des lettres de la guerre 14-18 du père lors de son entrée en maison de retraite, alors qu'il était presque centenaire va être l'occasion d'essayer enfin de le connaître et de représenter quelqu'un pour lui.
L'écriture m'a donné une fâcheuse impression de déjà vu, que ne donne pas un style plus classique. Mélange d'Annie Ernaux et de Nancy Huston (dans sa biographie de Romain Gary). Cependant j'ai perçu in fine que le sujet traité n'était pas si banal que je le jugeais et j'ai accroché.
la petite Fanny, dernière née d'une famille catholique de six enfants, adore son père qui ne la voit même pas. Arrivée à cinquante ans, Fanny lit les lettres qu'il a envoyé du front en 14/18 et découvre une personne très différente de celle, autoritaire, qui l'a élevée. Elle recueille alors son père centenaire et trouve auprès de lui la place qu'elle n'avais jamais eue.
Ce curieux petit livre décrit l'amour filial avec une très grande sensibilité et pudeur. Mais la critique, acerbe, de la bourgeoisie catholique et de sa violence est également présente.
Je l'ai lu d'une traite...No comment !