Cette suite et fin de l'aventure commencée par le narrateur dans "Les barbares" nous projette dans un monde complètement opposé à ceux que nous avions pris le temps de découvrir dans les deux précédents volumes du cycle des Contrées. Tout d'abord le texte est beaucoup plus court, et surtout la scène est centrée sur une cité troublante, qui nous met mal à l'aise. Il n'y a plus de mouvement.
Quelle surprise que l'arrivée dans une société dite moderne, en plein renouveau... La Barbarie est en fait ici, pas dans la société des guerriers des steppes. le narrateur se retrouve rapidement englué dans une affaire inextricable à la manière du Procès de Kafka. La conclusion en est terrible.
[Les barbares | Jacques Abeille]
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Drallibor
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Posté: Lun 16 Jan 2012 13:58
Sujet du message: [Les barbares | Jacques Abeille]
Faisant directement suite et référence aux Jardins statuaires, "Les barbares" nous font plonger dans le monde de ceux qui sont venus assaillir "la civilisation" des sédentaires. On pense inévitablement aux barbares mettant à bas l'Empire romain.
On assiste d'un côté à la décadence de sociétés civilisées (ou fossilisées), décadentes, pétries d'us et coutumes qui les figent dans une agonie longue et pathétique. C'est le propos des Jardins statuaires. De l'autre on suit l'invasion des barbares, à la renommée violente, impitoyable. On les suit encore tout au long d'un voyage qui forme le cœur de cet ouvrage. Comme tout récit de voyage, on s'interroge sur la relativité de nos perceptions : qui sont donc les barbares ? Quelles sont réellement les plus civilisées des sociétés de ce monde ?
Tels Dino Buzzatti, JL Borgès ou Julien Gracq, la beauté baroque de l'écriture nous incite à prendre notre temps de façon à profiter de la sensualité à fleur de peau (érotisme ?), des implications philosophiques de chaque paragraphe.