« N’essayez pas de dissimuler, je sais que vous parlez ma langue. »
Au milieu des années 1970, à la manière d’un rêve, Jacques Abeille s’engageait dans l’exploration d’un monde imaginaire, organisé autour de la culture de statues jaillies de terre. Depuis, de livre en livre, l’écrivain poursuit un voyage. Quels territoires naissent de ses mots? Et quelles vérités les ensorcèlent? Telles sont les questions que pose cette œuvre baroque et puissante, qui se nourrit autant du surréalisme, de Nerval, de Jünger, que des littératures les plus populaires, et qui – dans une écriture d’un classicisme si aigu en apparence qu’elle en devient déconcertante – associe sans scrupule les récits d’aventures aux méditations philosophiques, la sensualité des âmes à la folie du pouvoir, la magie à l’ethnologie, le cheminement des vies à celui de la langue.
Plus de trente ans après le roman inaugural Les Jardins statuaires, Jacques Abeille nous offre avec Les Barbares un nouveau monstre littéraire. Suivant les pérégrinations d’un prince égaré et d’un savant-traducteur, nous voici invités à traverser dans sa totalité le monde des Contrées. Est-ce là un roman, un conte initiatique, une fable ou encore le palimpseste de notre propre monde?
«L’univers littéraire de Jacques Abeille ressemble à ces forêts où l’on perd les enfants.» Xavier Houssin, Le Monde |