11 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 7 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : aquitaine, arbre, bien-etre, foret, journaliste, landes, lecture, maison, nature, poesie, prison, recueillement, refuge, solitude, vin
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[La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann] |
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Message |
andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
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Posté: Dim 18 Aoû 2013 18:53
Sujet du message: [La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann]
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Le témoignage sincère et captivant d'un homme qui fut 3 ans l'otage du Hezbollah au Liban et qui essaie de se reconstruire en redonnant la vie à une maison des Landes et son airial (espace ouvert planté d'arbres et autres végétaux) et quelques rares amis autour de lui. Kaufmann est très discret sur ce qu'il a vécu et sur ce qu'il ressent et pourtant beaucoup de choses de sa souffrance et de sa volonté de la surpasser transparaissent dans ces pages.
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[La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann] |
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Message |
mamoune
Sexe: Inscrit le: 24 Sep 2005 Messages: 2129 Localisation: Ste Foy les Lyon (69)
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Posté: Jeu 25 Juil 2013 12:09
Sujet du message: [La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann]
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je ne classerais pas ce livre dans le genre "roman" ou même "essais". Il s'agit plus ici d'un un récit de reconstruction, tout à la première personne. Magnifique exercice d'écriture de pudeur et de dévoilement mêlés. On sort de ce livre en appesanteur, comme séparé du monde, exactement comme l’auteur se définit lui-même.
Jean-Paul Kauffmann nous invite dans son hamac accroché entre deux majestueux tilleuls pour réapprendre et profiter de nos sens : la vue bien sûr, l'ouïe, le goût et surtout l'odorat. Sentir et observer, goûter par petites touches...
J'ai apprécié que l'auteur évoque juste ce qu'il faut sur sa détention mais qu'il souligne l'importance qu'avait prise là-bas la lecture.
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[La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann] |
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Message |
Automnale
Sexe: Inscrit le: 30 Oct 2007 Messages: 576 Localisation: Montigny le bretonneux
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Posté: Mar 26 Juil 2011 10:07
Sujet du message: [La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann]
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L'auteur à son retour de captivité achète une maison dans les Landes en pleine forêt. Il s'y retape et prend le temps de communier avec la nature. Il y cultive une forme de solitude et de paix intérieure, tout en ayant des contacts réguliers avec un agent immobilier, sa femme et ses enfants, l'architecte qui l'aide à aménager sa nouvelle maison, les maçons, le voisin, toutes ces relations étant soigneusement décrites. C'est une lecture agréable.
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[La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann] |
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Auteur |
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Message |
Claudine
Sexe: Inscrit le: 15 Nov 2007 Messages: 361 Localisation: la rochelle
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Posté: Jeu 01 Avr 2010 13:30
Sujet du message: [La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann]
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Agréable à lire, on partage bien son envie de paix. Jean-Paul Kauffmann essaie de nous faire partager ses sentiments pour cet attachement à cette propriété des Hautes Landes avec beaucoup de persévérance et de conviction.
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[La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann] |
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Message |
melusine170
Sexe: Inscrit le: 05 Avr 2008 Messages: 153 Localisation: la rochelle
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Posté: Dim 21 Fév 2010 19:47
Sujet du message: [La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann]
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A sa libération, après 3 ans de détention au Liban, Jean-Paul Kauffmann s'achète une maison de campagne dans les Landes. Un ancien bordel de la Wehrmacht sous l'Occupation. Une maison qui nécessite des travaux et on suit leur évolution à travers le regard de JP. Kauffmann sur ses deux ouvriers surnommés Castor et Pollux. L'auteur évoque très peu sa détention sauf pour souligner l'importance qu'avait prise là-bas la lecture. Il est ici surtout question de retour à la vie, de redécouverte de la nature, du vent et de la liberté. Un bon vin, Haydn et un recueil de Virgile, l'auteur dit souvent et avec bonheur son amour de la littérature et de la musique.
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[La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mer 05 Sep 2007 14:39
Sujet du message: [La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann]
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Jules Supervielle, poète attentif et fabuleux, est mis en exergue du récit de Jean-Paul Kauffmann, « La maison du retour » et telle une ancienne clé soulevant un loquet longtemps bloqué, la citation ouvre sur une réincarnation pimentée de mélancolie : « C’était le temps inoubliable où nous étions sur la Terre ». Dès lors, la fragrance est tenace et persiste à mesure que Jean-Paul Kauffmann se démène pour trouver une maison dans les Landes au tout début des années quatre-vingt-dix. La limpidité de l’histoire et la fluidité de l’écriture (précise, légère, presque pétillante) coulent sur un lit de ténèbres. Sous le propos badin et le ton ironique couvent des souvenirs douloureux évoqués avec pudeur : « …j’avais connu l’âge de fer : trois années fantômes. J’aspirais à la paix, à la substance et à la fluidité des choses ». La maison rêvée va s’imposer, sertie dans la démesure des pinèdes sans limite. C’est presque par effraction que l’auteur s’immisce tout au début dans l’intimité de la maison longuement délaissée. Il surprend : « l’âme secrète d’une maison qui essaie de ne pas sombrer. J’imagine l’effort que représente ce refus de disparaître. Il y a de l’indécence à observer une telle obstination ». L’auteur campe au premier étage alors que les deux maçons rénovent le rez-de-chaussée. Soucieux d’assister, par sa présence « augurale », à la résurrection de la vieille demeure, Jean-Paul Kauffmann sent, par osmose, les choses se mettre en place. L’airial, cette clairière gazonnée entourant la maison landaise, non clôturée et plantée de grands arbres est perçu de façon subtile, notamment à travers l’odorat. La maison et l’homme sont en connivence et en convalescence. Ils reviennent lentement à la vie. Jean-Paul Kauffmann connaît le dénuement et la précarité de la vie. L’instant présent est savamment distillé et savouré : « Je sens une pression qui monte lentement de la terre pour atteindre l’être profond, lui donner de la saveur puis disparaître ». L’homme passe du dedans, en chantier, au dehors, en friche. L’arbre supplante le livre : « …je préférais finalement les arbres aux livres… J’aimais évidemment les lire. Je les aimais d’une effusion tendre et raffinée, un amour courtois, platonique. Pour tout dire inattentif. » Bien qu’il ait perdu son « savoir-lire », il lit toujours avec ferveur de la poésie. Son livre autobiographique est moelleux. Ses mots sont pleins de pulpe. L’écriture est chargée de sens mais délestée de toute emphase et de tout pathos. Certaines phrases pourraient paraître sentencieuses au premier abord alors qu’elles expriment de manière ramassée une pensée claire et complexe. La thématique de la solitude et de l’enfermement est omniprésente dans ses livres (L’arche des Kerguelen, La chambre noire de Longwood). Il est difficile de ne pas être touché en profondeur par un livre de Jean-Paul Kauffmann.
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[La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann] |
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Message |
Mariecesttout
Sexe: Inscrit le: 18 Aoû 2007 Messages: 149
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Posté: Lun 27 Aoû 2007 4:45
Sujet du message: [La maison du retour | Jean-Paul Kauffmann]
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La maison du retour
Nil Editions
A son retour de captivité, Jean Paul Kauffmann s'est mis en quête d'un lieu.
. Pendant trois années, il avait été détenu, enchaîné, plongé dans l'obscurité et confronté à la «stupidité» de ses geôliers. En recouvrant la liberté, l'aveuglante lumière de la liberté, il savait que plus jamais il ne pourrait reprendre le cours normal de sa vie d'avant, ni son métier de journaliste, ni ses virées en Sologne. Il lui fallait renaître autrement et ailleurs.
"Les Landes, la campagne normande ou les îles Fortunées: il fallait bien se poser quelque part. Je n'ai pas choisi la maison dans la forêt. Elle s'est proposée à moi par défaut, à une époque confuse de mon existence. Choix hâtif auquel je suis lié à jamais."
Après avoir sillonné le Bordelais, l'amateur de grands vins a jeté son dévolu sur les Tilleuls, une bâtisse abandonnée au coeur de la forêt des Landes, dont il a appris qu'elle avait été, pendant l'Occupation, un bordel pour SS.
Avec, pour complices diurnes, Castor et Pollux, deux ouvriers chargés de restaurer ce qui manquait de s'écrouler et, le soir venu, pour unique lecture, « les Géorgiques », de Virgile, Jean-Paul Kauffmann va réapprendre. Le métier de vivre...
C'est un livre magnifique, où l'on ne perçoit jamais l'once d'un auto-apitoiement. Il parle de la nature environnante, de la rénovation d'une bâtisse abandonnée en parallèle à sa propre renaissance, de ce que les livres lui ont apporté en captivité et, comme tout humain qui a été longuement privé de tout, il redécouvre l'émerveillement devant un arbre, la pluie, etc.
J'ai choisi deux extraits, assez longs, mais j'aime ce livre!
Dehors, les parterres abandonnés reprennent vie malgré l'invasion des liserons, des ajoncs et surtout des bambous. J'ai passé toute la journée à extraire les deux palmiers morts pour les remplacer par les mêmes sujets: une espèce de Chine introduite à Bordeaux à la fin du XIXème siècle, capable de braver des températures allant jusqu'à quinze degrés au-dessous de zéro. Un couple de merles s'est niché dans un bois étêté. Le mâle arbore un plumage d'un noir très pur, la femelle est d'un brun foncé mélangé de roux et de gris. Leur façon vive et querelleuse de surgir des buissons, de siffler, de soulever les feuilles mortes avec leur bec et de se disputer une baie semble annoncer la fin des mauvais jours.
"Quand merle se réjouit, hiver est parti " assure le proverbe. Les lilas que je croyais morts renaissent. Je ne peux m'empêcher de penser que cet arbuste est originaire d'Iran. Depuis que la maison dans la clairière est inhabitée, le parc- ou plutôt l'airial - s'est développé tout seul; C'est une jungle de chênes, d'érables, d'acacias, de catalpas et de tilleuls enchevêtrés dans un combat sans merci, où le plus vigoureux a tenté d'exterminer le plus faible. Les arbres ne s'aiment pas entre eux.
le plus hégémonique de tous, en même temps que le plus rusé, est le bambou. Il a colonisé les abords de l'airial et s'approche sournoisement de la maison. Ce n'est pas un arbre, d'ailleurs mais une herbe, ambiguïté qui donne la mesure de sa fourberie.
Les bourgeons naissants confèrent à présent une identité à à ces chevelures entremêlées. Boutons globuleux des tilleuls, vert pâle du marronnier , granulations rougeâtres des platanes. Moins robustes, les arbres d'ornement et les arbustes ont tenté de survivre à l'ombre des géants. Il y a les dominants et les dominés. " Le dieu féroce et taciturne" dont parle Verlaine, c'est cela aussi la nature: la brutalité des plus forts qui silencieusement font plier ou anéantissent les plus délicats. Ces troncs morts, ces fûts renversés ne soulignent pas seulement la démission de l'homme mais aussi la violence du règne végétal. Dans ce corps à corps impitoyable, on devine les raids, les embuscades, les contre-attaques. Quelques buissons de rosiers sauvages n'ont pas pris part à la bataille. Les lauriers-palmes se tiennent aussi à l'écart, ils prospèrent à l'ombre des deux platanes.
de l'ouest, par rafales, de gros grains se transforment en grêlons. Je ne me lasse pas de ces cumulus qui se congestionnent, de ces flèches glacées que le ciel décoche avec acharnement sur une nature qui tente de se renouveler. Parfois l'horizon est s noir que l'on croit la nuit tombée, le vent se lève en ouragan. Alors je me précipite dehors. Les premières gouttes éclatent et ricochent sur les troncs. Leur impact pince le visage. Cette piqûre qui vrille sur la peau me fait claquer des dents.
" Rentre, supplie Joëlle. Ce n'est pas parce que tu as manqué de pluie que tu dois prendre le mal....
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L'airial a belle allure, mais à quel prix? La terre des Landes me désespère. Ce matin, j'ai arrosé, constatant comme à chaque fois que le sable mat laissait passer l'eau sans la fixer. Le lessivage creuse un peu plus la surface, formant de petites vallées bien nettoyées aux échancrures blanchies par le rinçage. La terre des Tilleuls est ingrate. On a beau y déverser de l'humus, de la tourbe, du fumier, le sable finit toujours par réapparaître . a tout ce qu'il touche, il transmet sa nature pulvérulente ;
Ce sable qui resurgit, je le compare volontiers à ma condition, à ce passé qui ne cesse de remonter à la surface. Il métamorphose tout sur son passage, exerçant sur moi un pouvoir absolu. De ce passé qui a pu me montrer ma vulnérabilité, je me suis servi comme d'un tremplin. L'histoire des deux souris qui tombent dans une jatte de lait m'enchante. La première crie " Au secours" et se noie. La deuxième bat tellement des pattes qu'elle se retrouve sur une motte de beurre.
Reprendre une vie normale, il n'en était pas question. Dès mon retour, je me suis empressé d'adopter aux Tilleuls une existence résolument anormale. C'est probablement ce qui m'a sauvé. Une fois libéré, j'ai vite compris qu'il me serait impossible de renouer avec la vie d'antan.
Pour l'occasion, j'avais inventé le syndrome de Luis de Leon, du nom de ce théologien fameux de Salamanque qui fut arrêté au beau milieu de son cours par le tribunal de l'Inquisition . Torturé puis condamné, Leon passa une dizaine d'années en prison. Libéré, il reprit son enseignement à l'université, à l'endroit même où il l'avait abandonné en disant :" Comme je vous le disais hier", voulant signifier par là qu'il évacuait ces années terribles.
Tout invite l'ancien reclus et ses proches à se reporter à la période d'avant, à recommencer comme si de rien n'était. Je répugne à ma prévaloir de mon malheur passé. Je ne l'oublie pas pour autant. Je lui suis absolument fidèle: " Je ne veux pas qu'on m'intègre". Cette phrase d'un héros de Sartre est la mienne. Dans quel monde suis-je? J'ai pu m'échapper de l'autre rive, mais une chose est sûre: je ne serai jamais d'ici. ....
.... Réussir son retour est pour le rescapé presque aussi difficile que de tenir pendant l'épreuve. Dans le trou,il résiste. Il n'a pas le choix. Hors du trou, il a le choix, tous les choix. Il est maître du jeu. Problème de taille: le eu est trop ouvert, béant pour celui qui vient de s'extraire d'une existence réduite à sa plus simple expression. par où commencer? C'est là que les ennuis commencent. Mais ce ne sont que des ennuis, pas des tragédies.
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