Voilà une BD et un auteur que je découvre grâce à vos critiques et à vos conseils et c’est encore une fois une belle surprise. Le dessin est simple, clair, avec des personnages assez stylisés mais l’ensemble est très agréable et pas dénué de talent. L’histoire pourrait être banale si le ton employé n’était pas aussi réussi. Un mélange d’humour, de tendresse et de gravité particulièrement attrayant qui fait qu’on s’attache immédiatement à ce photographe anxieux et perturbé. Son histoire d’amour, son boulot, son chat, son voisinage, toutes ces petites choses sont sublimées par le crayon de Larcenet qui nous livre ici un album très personnel. Superbe !

Ce sont des petits moments de la vie de tous les jours, qui glissent sur les pages de la série « Le combat ordinaire ».
Des épisodes plus ou moins significatifs, avec des instants parfois humoristiques, parfois réfléchis, parfois émouvants.
Grâce à son trait léger, Larcenet met sur papier le lyrisme de la vie quotidienne, en vous rendant la juste dignité en retour. Le tout en suivant un personnage pas facile, bourru, étouffé par son existence. Mais merveilleusement humain.

La première fois que j'ai lu le combat ordinaire je ne l'ai pas aimé.
j'avais fini par acheter et lire les deux premiers tomes en 2004 : lassée d'entendre crier "Georges ! " à tout bout de champ je voulais savoir de quoi il retournait exactement et ce qui était donc si génial.
Résultat des courses : à l'époque, je n'ai pas compris ce qui était donc si génial ....

Quatre en plus tard et un peu plus proche de la 30aine que de la 20aine, je crois que je vois un peu mieux à coté de quoi je suis passé. je ne crierai pas au chef d'oeuvre mais je reconnais ici ou là des angoisses, des questionnements, des comportements assez répandus autour de moi, je comprends maintenant à quel point ceux de mes amis qui criaient au génie à l'époque se sont reconnus.
Manu Larcenet touche juste, sans aucun doute.
Mais touche t'il universellement ?

Nathalie m'a prêté, à l'occasion de la sortie du dernier combat ordinaire, toute la série. Alors je me régale, puisque Larcenet - que je ne connais pas - est un grand compagnon de vie à moi... Il sait exprimer ce que je ressens parfois, les mêmes questions sur l'état du monde et les mêmes réflexions philosophiques... si tant est que ce soit de la philo...

A lire absolument, comme tous les Larcenet, mais celui-là est le tout début et c'est une perle, si, si!

Il s'appelle Marco, un peu dépressif, un peu paumé et bourré de complexes, un mec normal, quoi.
Son grand problème, c'est les autres, rien que de très ordinaire ; et puis il rencontre…
Un regard tendre et aiguisé sur…nous. Nous, notre vie l'histoire d'un peu tout le monde en somme... Du grand Larcenet. Merci Manu

Il aura fallu l’enthousiasme réitéré des lecteurs de l’Agora pour qu’enfin je dépasse mes petits hérissements épidermiques liés sans doute à la fadeur d’un dessin simpliste et à la thématique convenue d’un citadin mal à l’aise dans sa peau et son époque. Le succès même de l’album (prix du meilleur album à Angoulême en 2004) me paraissait suspect. Je n’attendais rien du Combat ordinaire et j’ai pris une bonne gifle. Dès les premières cases (de vide ?) chez le psychanalyste, on s’amuse déjà beaucoup. Les silences sont éloquents et la face lunaire du thérapeute demeure indéchiffrable. Sans cesse, Manu Larcenet va jouer sur le non-dit et l’ellipse sans apporter de dénouement aux séquences qui se tissent et composent peu à peu le quotidien d’un jeune photographe sujet à des crises d’angoisse. A l’inverse du Retour à la terre, les personnages pourtant esquissés prennent tout de suite de l’épaisseur. Les relations paraissent crédibles. Qui n’a pas déjà rencontré une personne obtuse, vindicative et sûre de ses droits à l’exemple du chasseur de l’histoire (pourtant avide de reconnaissance) ? Qui n’aimerait pas trouver l’amour à travers une personne intelligente et attentionnée à l’exemple de la jeune vétérinaire ? Le retraité à béret basque est intrigant. Ses remarques dénotent un esprit cultivé et raffiné : « Je ne connais rien de plus captivant que de faire des images… Quand tous les éléments de la nature s’ajustent, s’ordonnent, s’imbriquent… C’est une émotion sans pareille… » Son passé va se dévoiler avec fracas. Cela démarre par une remarque anodine du photographe le voyant pêcher : « Vous martyrisez les poissons ? » D’ailleurs, une ancienne photographie va faire le lien avec le présent et amener au premier plan la guerre d’Algérie. Des phrases terribles scandent des échanges exacerbés : « Vous pensez peut-être que je suis indemne de l’existence que vous me reprochez ? » ; « J’attends seulement de mourir avec plus d’impatience que la majorité des gens de mon âge… » On a envie de pleurer de rage face au gâchis des vies avortées et le manichéisme n’est pas de mise ici. Le lecteur ne peut pas trancher. Il reste dans l’expectative. Indubitablement, Le Combat ordinaire est une réussite par l’agencement et la teneur de l’histoire. Le dessin n’est plus simpliste mais simplifié. Il cherche à rendre compte au mieux des sentiments qui animent les personnages. La thématique ne semble plus aussi conventionnelle. Ce premier volume engage vivement à lire la suite.

Voilà une BD fort sympathique, où alternent les rires et les larmes, comme dans une vraie vie ordinaire, d'ailleurs, entre "maximum bamboule" et la névrose du personnage principal. Ca sonne juste, j'aime bien les dessins et le scénario. Je pense lire le tome 2 ce soir... Une belle découverte en tout cas !

1) j'ai enfin compris le "Georges !!!" qui retentit parfois sur le forum 17 du BC (et ce, depuis 3 an et plus ...) Il était temps !
2) j'ai enfin trouvé une BD qui m'emballait vraiment. La dernière fois ça remonte peut-être à "HP et Guiseppe Bergman" de Manara (bon ok, le Déclic aussi c'est pas mal non plus ;-))
3) Cette BD est vraiment très très bien faite (scénario, dessin, couleurs ...), l'auteur nous met dans la peau du personnage et c'est "chaud". (pas au sens du Déclic, au sens de "patate chaude", ou au sens de "on s'y brûle les doigts")
4) je suis content d'avoir pu lire les 3 tomes parus d'un coup. Je pense qu'avec le premier tome uniquement je serai resté très frustré. Pourquoi c'est si court une BD ?

Je pense que cette (brève) note servira aussi pour les tomes 2 et 3.

Je confirme que c'est une série qu'il vaut mieux lire dans l'ordre : je viens de comprendre que le tome 3 aurait vraiment dû être lu en troisième position (certains personnages secondaires sont récurrents et se découvrent par touches).

Je suis définitivement fan et j'attaque le tome 2 ("Les quantités négligeables") dans la foulée : Nils Holgersson attendra encore un peu.

Ce photographe tourmenté, sentimental pudique et grand angoissé, a le charme fou des introspections et des projections. Et ce qui m'intéresse, c'est la place que Larcenet laisse à la parole des anciens, aux allures d'oracle.

Marco est un jeune photographe, en mal de repères; il décide d'arrêter les séances chez le psy, mais ça ne signifie pas pour autant la fin des problèmes dans sa vie.
Marco est un jeune homme qui mène le "combat ordinaire" de la vie, une lutte perpétuelle contre les angoisses mais si ordinaire, justement... Quel titre judicieusement trouvé! Larcenet nous parle de ce qui arrive à toute personne qui essaie de construire sa vie d'adulte, le manque de motivation pour le boulot, la peur de l'engagement amoureux, les conflits avec les parents... C'est une BD très humaine, un peu comme le vieil homme avec qui discute Marco à plusieurs reprises. Le héros est touchant, on s'inquiète lorsqu'il a ses crises d'angoisse! Et on rit aussi ("Geooorges!"), et on s'amuse à suivre les aventures du chat. Tout sonne très juste, c'est vrai que Marco est un jeune homme ordinaire mais c'est (paradoxalement?) ce qui rend la BD très intéressante.