Un court roman, très court, où tout se succède. J'ai aimé découvrir ce personnage, perdu, brisé, qui se voit aller de l'avant après une rencontre "fortuite". Encore une très belle histoire d'Eric-Emmanuel Schmitt.

J'ai beaucoup le cheminement narratif de l'auteur et ma foi, l'originalité du sujet = un homme que rien ne prédispose à être sumotori (il n'a en effet, pas le physique pour), finit par le devenir grâce à un travail physique et spirituel. J'ai aimé aussi ce qu'on découvre sur la maladie de sa mère et les lettres qu'elle lui envoie. Très bonne lecture.

Une fable qui se lit facilement. Un livre pour un petit trajet en transport en commun. Petit plaisir d'un petit livre.

Qui a lu « Ibrahim et les fleurs du Coran » se rappellera sans aucun doute la lévité avec laquelle se bouge Eric-Emmanuel Schmitt pour esquisser ses petites apologies moraux. Nous avons dans cette histoire, le jeune Jun, à peine adolescent, marginal, chargé de hargne à l’égard de ses parents (un père absent qui s'est suicidé, une mère angélique qui dispense des attentions à beaucoup d’autres, mais pas à lui) qui est profondément malheureux, même s’il cache cet état d'esprit derrière un masque de cynisme et de mépris envers le monde. Mais Shomintsu, entraîneur de lutteurs de sumo « voit en lui un gros " et l'invite à s'intéresser au sumo : en l’occurrence, il lui demande de venir assister à une rencontre de cette lutte particulière. En d’autres termes, il voit en Jun, maigre osseux et furonculeux, un papillon potentiel, un sujet qui peut éclore selon les canons du corps « gros » demandé aux lutteurs de sumo.
A partir d’ici commence une lente approche, faite de contrastes et d'antagonisme, parce que Jun ne veut pas abandonner sa cuirasse de mépris dans ses confrontations avec l'humanité jusqu'à un tournant, à partir duquel s’éclaircit un parcours initiatique touchant, et même émouvant.
Shomintsu n'est pas seulement un entraîneur, mais il est aussi un maître Zen et il mènera par la main Jun, à travers une série de pas, desquels cependant, Jun - selon une approche typiquement orientale - sera l'unique auteur et qu'ils lui permettront de faire éclore le « gros » qui est en lui. Une narration simple et très agréable.