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Mots-clés associés à cette oeuvre : vautour
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[La Hulotte. 93, Tonton Griffon : le vautour fauve | Pie...] |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Lun 30 Nov 2009 10:51
Sujet du message: [La Hulotte. 93, Tonton Griffon : le vautour fauve | Pie...]
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Tonton Griffon, le vautour fauve, revient vers Adrien Desfossés, reporter à La Hulotte et vers ses lecteurs, ravis de le trouver une nouvelle fois dans l’"irrégulomadaire" le plus lu dans les chaumières et les terriers. On fait connaissance avec les cousins de tonton, le vautour moine (23 couples en France au recensement de 2009) venant après la curée orchestrée par les griffons et capable d’ingérer les parties coriaces que les vautours fauves négligent. Arrive ensuite le percnoptère avec sa « tête de vieillard dépressif » (86 couples en 2008 pour la France entière). Poids plume des vautours, deux kilos, il grappille tout ce qui tombe sous son bec. Enfin, c’est au tour du gypaète barbu, victime de chasse et de piégeage frénétiques et disparu de France hormis dans quelques ultimes bastions pyrénéens. Oiseau timide et pacifique, il attend que les os aient été récurés et se charge de les gober ou de les briser, selon leurs tailles. Les sucs digestifs de l’oiseau sont tels que les os se trouvent dissous ainsi que toutes les bactéries. Le vautour est le « loup-garou des microbes, la lessiveuse à virus, le cul-de-sac des épidémies ». La seconde moitié du numéro est consacrée à Madame Bouldras et à la nidification dès janvier, au plus fort de la tourmente et du froid. En effet, la couvaison dure 55 jours et le nourrissage au moins quatre mois. Un mois de plus est nécessaire pour que le jeune vautour apprenne à se débrouiller. Huit à dix mois sont donc requis pour qu’un jeune griffon devienne autonome. Au passage, le lecteur découvre la stratégie des corbeaux pour gober l’œuf de vautour, le vol synchronisé des couples de vautour ainsi que l’ancêtre préhistorique de tous les vautours, l’argentin magnifique, 70 kilos pour 7 mètres d’envergure.
Les dessins sont davantage fouillés dans ce numéro à l’exemple des falaises qui emplissent les pages 22 et 23. On voit alors que La Hulotte est aussi une œuvre d’art. La notation sous forme d’étoile dans l’Agora des livres n’est significative qu’au sein de la collection même car plusieurs numéros sont de pures merveilles (voir Docteur Toutou, le crapaud accoucheur, LH 53, Charlie Pholcus, LH 55 et surtout Le rat d’or, LH 59) sinon, dans l’absolu, comparé au tout venant formaté de l’édition, La Hulotte décroche à chaque livraison ses cinq étoiles grand format.
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[La Hulotte. 91, Tonton Griffon | Pierre Déom] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mar 09 Déc 2008 15:19
Sujet du message: [La Hulotte. 91, Tonton Griffon | Pierre Déom]
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La couverture du dernier numéro de La Hulotte consacré au vautour fauve montre sur fond rouge un bouldra qui fixe le lecteur comme l’œil du destin. Est-ce pour nous rappeler notre condition de mortel que Pierre Déom a dessiné ainsi le charognard ? Dès l’ouverture du livret, on est rassuré car l’entretien réalisé entre Adrien Desfossés et Tonton Griffon montre un oiseau curieux, sociable, craintif, doté d’un bec, d’une musculature et de serres relativement inefficaces. L’interview menée allègrement fait s’envoler tous les fantasmes que le charognard peut cristalliser. On apprend que le volatile est d’une propreté presque maniaque. Chaque jour, toutes ses plumes sont lissées une à une dans son bec puis imperméabilisées afin d’éliminer le moindre débris qui pourrait perturber son vol. Son rapport poids/taille, huit kilos pour 2,70 m d’envergure le rend inapte au vol en battant des ailes. Au bout d’un kilomètre, il serait épuisé s’il n’utilisait, avec une science avérée, les ascenseurs thermiques. Sous l’effet du soleil, des bulles d’air chaud s’élèvent du sol à la vitesse de cinq mètres par seconde. L’oiseau les repère et se laisse choir de sa falaise. Un quart d’heure plus tard, il peut se trouver à trois mille mètres d’altitude sans avoir fourni le moindre effort. De là-haut, il sait distinguer un animal dans l’herbe d’une taille de moins d’un mètre de long. Vu sous cet angle, il lui serait bien difficile d’emporter un agneau dans ses serres ou un lapin de garenne. De plus, son bec puissant et crochu est néanmoins incapable de percer le cuir d’un herbivore mort récemment. Comme il raffole des viscères riches en vitamines, il ne lui reste plus qu’à s’introduire dans la carcasse par l’anus. L’heureux élu plonge son long cou d’un tiers de mètre et sa collerette lui sert de butoir. Sa langue « est évidée comme une pelle à charbon et garnie de quantité de minuscules épines dirigées vers l’arrière ». « […] elle a été prévue pour retenir les viscères gluants, les empêcher de déraper et les diriger droit vers l’œsophage ! » Le court duvet qui recouvre la tête et le cou est facile d’entretien. Le sang séché au soleil est naturellement épousseté à l’aide des pattes. En quinze minutes, cinquante vautours peuvent nettoyer complètement un cadavre de brebis : « Mieux que Pizza 30 : Bouldras 15 ! » L’oiseau est très craintif. Même la faim qui le tenaille ne le fera pas franchir aisément le pas entre lui et la charogne ! L’inspection des alentours peut s’éterniser durant des heures.
Comme à l’accoutumée, La Hulotte fourmille de renseignements précieux qui réhabilitent le vautour dans l’imaginaire collectif. Les nombreux dessins à la plume sont lisibles, précis et beaux même si un certain schématisme commence à s’immiscer au fil des numéros. Le texte aussi semble plus linéaire avec beaucoup moins de renvois ou d’encarts que d’habitude. Cela ne peut toutefois pas nuire à la prestigieuse revue qui reste largement au-dessus du panier des ouvrages de vulgarisation. On peut attendre avec un réel plaisir la suite des aventures de Tonton Griffon dans le numéro 92, l’« irrégulomadaire » à paraître peut-être au printemps 2009, quand il sera fin prêt.
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