[La Hulotte. 93, Tonton Griffon : le vautour fauve | Pierre Déom]
Tonton Griffon, le vautour fauve, revient vers Adrien Desfossés, reporter à
La Hulotte et vers ses lecteurs, ravis de le trouver une nouvelle fois dans l’"irrégulomadaire" le plus lu dans les chaumières et les terriers. On fait connaissance avec les cousins de tonton, le vautour moine (23 couples en France au recensement de 2009) venant après la curée orchestrée par les griffons et capable d’ingérer les parties coriaces que les vautours fauves négligent. Arrive ensuite le percnoptère avec sa
« tête de vieillard dépressif » (86 couples en 2008 pour la France entière). Poids plume des vautours, deux kilos, il grappille tout ce qui tombe sous son bec. Enfin, c’est au tour du gypaète barbu, victime de chasse et de piégeage frénétiques et disparu de France hormis dans quelques ultimes bastions pyrénéens. Oiseau timide et pacifique, il attend que les os aient été récurés et se charge de les gober ou de les briser, selon leurs tailles. Les sucs digestifs de l’oiseau sont tels que les os se trouvent dissous ainsi que toutes les bactéries. Le vautour est le
« loup-garou des microbes, la lessiveuse à virus, le cul-de-sac des épidémies ». La seconde moitié du numéro est consacrée à Madame Bouldras et à la nidification dès janvier, au plus fort de la tourmente et du froid. En effet, la couvaison dure 55 jours et le nourrissage au moins quatre mois. Un mois de plus est nécessaire pour que le jeune vautour apprenne à se débrouiller. Huit à dix mois sont donc requis pour qu’un jeune griffon devienne autonome. Au passage, le lecteur découvre la stratégie des corbeaux pour gober l’œuf de vautour, le vol synchronisé des couples de vautour ainsi que l’ancêtre préhistorique de tous les vautours, l’argentin magnifique, 70 kilos pour 7 mètres d’envergure.
Les dessins sont davantage fouillés dans ce numéro à l’exemple des falaises qui emplissent les pages 22 et 23. On voit alors que
La Hulotte est aussi une œuvre d’art. La notation sous forme d’étoile dans l’Agora des livres n’est significative qu’au sein de la collection même car plusieurs numéros sont de pures merveilles (voir
Docteur Toutou, le crapaud accoucheur, LH 53,
Charlie Pholcus, LH 55 et surtout
Le rat d’or, LH 59) sinon, dans l’absolu, comparé au tout venant formaté de l’édition,
La Hulotte décroche à chaque livraison ses cinq étoiles grand format.
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