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Les notes de lectures recherchées

4 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (3 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : chasselas, cocaine, mondialisation, thriller

[Le serpent aux mille coupures | DOA]
Auteur    Message
TooRop



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 18 Sep 2009
Messages: 220
Localisation: Alsace

Posté: Lun 25 Oct 2010 23:56
MessageSujet du message: [Le serpent aux mille coupures | DOA]
Commentaires : 0 >>

Pour ceux qui ont lu "citoyens clandestins" du même auteur, je recommande de lire ce livre qui est la suite directe. Il faut noter que le livre ne fait que 200 pages et on est loin de la richesse du premier. Mais l'écriture est nerveuse, et forcément l'action omniprésente. Si je ne mets que 3,5 étoiles c'est juste à cause de la longueur du roman, c'est bien trop vite lu...
DOA est toujours aussi juste dans ses analyses de la société. La mondialisation, notamment en ce qui concerne le trafic de cocaïne, la peur de l'étranger dans certains coins perdus, les manoeuvres politiciennes dans les enquêtes de police etc...Un grand bravo!!
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[Le serpent aux mille coupures | DOA]
Auteur    Message
séraphine



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 01 Mai 2009
Messages: 10
Localisation: Nîmes

Posté: Sam 27 Juin 2009 13:06
MessageSujet du message: [Le serpent aux mille coupures | DOA]
Commentaires : 2 >>

D’emblée, dès le premier mot, dès la première lettre, on sentait que l’histoire avait déjà commencé hors champ : H + 6.
Des champs, il y en avait, dans cette petite ville du Tarn-et-Garonne, célèbre pour son raisin Chasselas AOC. Stéphanie, fille du pays et Omar le Sénégalais ne manquaient pas de courage. Opiniâtres, même ils étaient, avec leur petite fille, leur chien et leurs vignes, luttant pour survivre : enclave d’humanité, seuls contre tous. Harcelés par des vignerons bornés, emplis d’idiotie et de haine à l’état pur.
Un cavalier surgit seul de la nuit. Au mauvais endroit, au mauvais moment : soudain cristallisant les données éparses d’une planète déshumanisée par la mondialisation.
Dans la première moitié du livre, le rythme adopte un style froid et sinueux de serpent : des phrases courtes, sans verbe, écailles de phrases ; un récit morcelé, glacé, tout comme le pillage et la confiscation des corps. Oui, reptiliens, les yeux gris de la Mort.
Et s’insinue un malaise envenimé.
À Moissac, se joue un épisode d’un thriller au rythme et aux mélanges étranges : cartels colombiens, fric et cocaïne, famille paysanne, salsa de flics, douteux ou doutant.
Un virage se prend pourtant, au mitant, les phrases s’allongent, la petite fille scrute les yeux du cavalier, quelque chose se passe, mais où ?
La tension habilement construite par petites touches, se dénouera au terme du récit, mais nous n’aurons pas le fin mot de l’énigme : l’issue est un départ, un espoir, et la vie une lutte de chaque instant, qui se noue dans les interstices du quotidien.
Lisez ce livre, extrêmement structuré, conceptuel, qui laisse un goût exquis et amer d’inachevé.
Je vous livre une traduction de la chanson du générique de fin, Dead souls de Joy Division :

Dead Souls (Ames Mortes)

Someone take these dreams away Quelqu'un emporte ces rêves
That point me to another day Ca me montre un autre jour
A duel of personalities Un duel de personnalités
That stretch all true realities Ça force toutes les vraies réalités
[Chorus], [Refrain]
That keep calling me Ça ne cesse de m'appeler
They keep calling me Elles ne cessent de m'appeler
Keep on calling me N'arrête pas de m'appeler
They keep calling me Elles ne cessent de m'appeler

Where figures from the past stand tall Où les silhouettes du passé restent hautes
And mocking voices ring the hall Et les voix simulées résonnent dans le hall
Imperialistic house of prayer La maison de prière impérialiste
Conquistadors who took their share Les conquistadors qui ont pris leur part
[Chorus], [Refrain]

Calling me (x4) M'appelant(x4)

They keep calling me Elles ne cessent de m'appeler
Keep on calling me Ne cessent de m'appeler
They keep calling me (x2) Elles ne cessent de m'appeler(x2)
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[Le serpent aux mille coupures | DOA]
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1977
Localisation: Nîmes

Posté: Ven 01 Mai 2009 15:06
MessageSujet du message: [Le serpent aux mille coupures | DOA]
Commentaires : 5 >>

Bien sûr, la couverture et le titre accrocheurs du dernier roman policier de DOA, Le serpent aux mille coupures paru en Série noire chez Gallimard peuvent soit repousser, soit attirer. La 4e de couverture n’est pas là pour dissiper l’air dubitatif du lecteur potentiel face à l’opus obscur qui a un faux air de faire-part de deuil. Trois définitions : chasselas, cocaïne et mondialisation et une brève biographie ne renseignent guère sur le contenu du livre. Il faut se lancer et là, l’œil est agrippé aussitôt et l’esprit se rive d’instinct à l’histoire. Baptiste Latapie, péquenot à Moissac, ville située dans le sud-ouest de la France, est venu de nuit saboter les vignes d’Omar Petit, un Français d’origine sénégalaise, marié à Stéphanie Dupressoir, tous deux et leur petite fille Zoé, héritiers d’une vigne convoitée par les affreux du cru, racistes en diable, bêtes, jaloux et teigneux. Baptiste n’est pas un saint mais quand il regarde le ciel, il voit : « A peine un liseré blanc-roux incurvé et une ombre grise pour signaler que la nouvelle lune était là. La lumière cendrée, l’Ancien lui avait dit que ça s’appelait comme ça, un jour. Lumière cendrée, tu parles, un pauvre croissant de lune, oui, qu’éclairait que pouic. » Ce sera la seule incursion de DOA dans la description bucolique, voire poétique. Le « pouic » marque le terme d’une embardée dans un autre monde paisible et lénifiant. On revient dans le trivial et on ne le quittera plus. Tout de suite, l’histoire dérape dans le cauchemar. Un Espagnol et deux Colombiens ont rendez-vous dans le coin avec deux mafieux italiens afin d’établir un pont entre l’Amérique et l’Europe et ouvrir des nouveaux marchés au trafic de la cocaïne. Les Napolitains ont du retard. Les Colombiens s’impatientent. Feito, l’homme de main, le tueur métis, aguerri et sans pitié, sort de la voiture pour se soulager mais il bute sur un motard comateux, blessé et gisant dans les parages. Aucun témoin de leur rendez-vous nocturne ne doit vivre : « Curieux de voir le visage de celui qu’il s’apprêtait à tuer, Feito inséra la lame sous la jointure pour relever le masque de plastique opaque. En découvrant les yeux du motard qui le fixaient, il comprit que quelque chose n’allait pas… » Latapie assiste, terrifié, à la tuerie qui s’ensuit.
DOA assemble dans un même lieu des protagonistes qui ne devraient jamais se rencontrer. Il ouvre l’histoire locale, un racisme exacerbé envers un paysan Noir, sur une terrifiante plongée dans le milieu opaque et mondialisé de la vente de drogue. L’auteur ne s’encombre pas de la psychologie et décrit l’action au plus près et au plus juste. Le lecteur croit s’installer dans une situation mais la ‘mort à l’arrivée’ déblaye tout sur son passage. Bien que les personnages soient stéréotypés et les actions parfois convenues, on est bel et bien ferré et mené par le nez jusqu’au bout de la ligne. De là à être ‘addict’, il n’y a qu’un pas qui est vite franchi, non sans plaisir. DOA est un écrivain intelligent qui sait ancrer son histoire dans le thriller efficace puis dépasser les limites du genre pour poser des questions justes et brûlantes. « Leng T’che, c’est le nom chinois de ce châtiment, la mort par les mille coupures. Réservé aux traîtres et aux meurtriers. » La traque se clôt sur la musique de Dead Souls, bien dans le ton du roman.
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