18 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 6 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mer 04 Nov 2015 15:25
Sujet du message:
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La trilogie initiale de « Magasin général » s’est finalement étendue jusqu’à un 9e et dernier tome. La série narre les trajectoires croisées de la communauté québécoise de Notre-Dame-des-Lacs, au tournant des années 1920, des histoires villageoises vieilles comme le monde et neuves comme la vie. Vu dans son ensemble, l’œuvre tient mieux la route que la succession de volumes plus ou moins réussis lancés sur les nids de poule d’une piste longue de huit années de publication (2006-2014).
Marie Ducharme est maintenant bien avancée dans sa grossesse. Noël et Réjean font faire aboutir la construction du bateau. Le printemps se devine. Les hommes vont revenir de leur saison hivernale dans les bois. Les femmes veulent s’habiller et se faire belles pour la circonstance. Serge et Réjean partent pour Montréal. Ils vont se découvrir.
Fresque sociale pétrie de bons sentiments tel un roman-savon (soap opera) des familles, « Magasin général » instille une tolérance de bon aloi envers le féminisme, l’homosexualité, la liberté sexuelle, etc. Serge, vétérinaire, survivant de la Première Guerre mondiale, fait irruption à Notre-Dame-des-Lacs et s’installe dans le cœur des villageois en général, dans celui de Marie en particulier. Cultivé, raffiné et homosexuel, il bouleverse Marie qui part pour Montréal s’ouvrir au monde. Elle découvre le charleston et les joies du sexe libre puis revient au pays. L’histoire vaut pour ses amours contrariés, la voix off du mari défunt de Marie, Félix Ducharme, les rôles secondaires bien tenus, du curé Réjean touché par la grâce à Gaëtan, simplet gastronome en passant par les bigotes Gladu, Rosa, Albertine et Jeannette, les frères Latulipe, Ernest, etc. Toute une galerie se déploie depuis les crayonnés de Loisel jusqu’aux cases peaufinées par Tripp. La mise en couleur baigne la fresque dans des teintes pastel, apportant un moelleux mélancolique à une époque révolue. L’album photo sépia qui clôt et poursuit la bédé est au diapason, amenant le lecteur à imaginer l’évolution des personnages quelques années après. On peut penser au final de la bouleversante série télévisée « Six Feet Under » (2001-2005) mais Loisel s’est arrêté bien avant Alan Ball, évitant de nous serrer le cœur et de nous secouer de sanglots. Il est aussi loisible de songer au film d’André Téchiné, « Les roseaux sauvages » (1994) quand François et Serge parcourent sur leur motocyclette la campagne du sud-ouest de la France des années 1960, au regard du périple de Serge et Réjean sur la motocyclette Indian. Les brassages et les références sont multiples. L’œuvre renouvelée de Loisel est riche de multiples interprétations, qu’elles soient tournées vers le passé ou prospectives. Régis Loisel apparaît comme un artiste majeur du 9e art.
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[Magasin général. 8, Les femmes | Régis Loisel, Jean-Lou...] |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Sam 22 Déc 2012 16:06
Sujet du message: [Magasin général. 8, Les femmes | Régis Loisel, Jean-Lou...]
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Dans le bric-à-brac du Magasin général de Notre-Dame-des-Lacs, village enchâssé dans ses forêts québécoises, on y trouve un peu de tout, du fort et du tiède, voire du fadasse. La série s’étire dorénavant sur neuf tomes mais elle perd en densité ce qu’elle trouve en authenticité faite d’inaction, de tergiversation, de somnolence hivernale. Les saisons s’enchaînent, les désirs s’abîment, la vie s’effiloche en petits riens. C’est peut-être là qu’il faut s’engoncer afin d’être au cœur des hommes et des choses comme le fantôme du défunt mari de Marie Ducharme commentant les frasques et les menus événements du quotidien comme ils viennent. Marie s’est laissée aller aux plaisirs charnels en croisant les amants dont les deux frères trappeurs, Ernest et Mathurin Latulippe mais elle est maintenant en famille (enceinte dans la parlature canadienne) et ignore qui est le père. Comment le village et les bigotes vont-ils accepter la nouvelle donne d’autant que le curé Réjean fait faux bond à la communauté ?
L’œuvre concoctée à deux mains par Loisel et Tripp est superbement enjolivée par les couleurs moelleuses de François Lapierre qui donnent cette atmosphère si particulière, ouatée, délicatement boisée, enveloppante.
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[Magasin général Tome 2 : Serge | Régis Loisel, Jean-Lou...] |
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nadouch
Sexe: Inscrit le: 19 Nov 2006 Messages: 450 Localisation: Allier
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Posté: Dim 08 Fév 2009 21:52
Sujet du message: [Magasin général Tome 2 : Serge | Régis Loisel, Jean-Lou...]
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Fidèle au premier tome de Magasin Général, cette suite passe du personnage de Marie à un nouvel arrivant au village, Serge. Ce dernier va bouleverser les petites habitudes de chacun...
Tout le long de ce tome, le lecteur a une drôle de sensation, partagé qu'il est entre l'opération séduction de Serge et l'attachement aux bonnes vieilles habitudes. On sent que ça ne peut pas bien finir, et pourtant, page après page... Bref, toujours une ambiance merveilleuse, des planches aux couleurs parfaites. Et la hâte de lire le tome 3 !!!
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[Magasin général Tome 1 : Marie | Régis Loisel, Jean-Lou...] |
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nadouch
Sexe: Inscrit le: 19 Nov 2006 Messages: 450 Localisation: Allier
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Posté: Lun 02 Fév 2009 21:45
Sujet du message: [Magasin général Tome 1 : Marie | Régis Loisel, Jean-Lou...]
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Passé le premier choc esthétique (c'est ma-gni-fi-que !!!), cette bande dessinée ne déçoit pas non plus quant au contenu. Scénario et dialogues nous immergent dans une campagne québécoise rude et solidaire à la fois. Les personnages commencent à se dessiner (c'est le cas de le dire ! ) et j'ai hâte de lire les prochains tomes. Franchement, la beauté de certaines cases laisse pantois, on ne s'en lasse pas, c'est merveilleux. J'aime les traits et les couleurs, les visages et les paysages. La langue se laisse aussi apprivoiser. Bref, vivement la suite !
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[Magasin général. T. 1, Marie | Régis Loisel, Jean-Louis...] |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Lun 11 Juin 2007 18:26
Sujet du message: [Magasin général. T. 1, Marie | Régis Loisel, Jean-Louis...]
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Premier volume d'une trilogie en cours, "Marie" raconte la vie du village de Notre-Dame-des-Lacs, dans la campagne québécoise, pendant les années 1920. Félix Ducharme, propriétaire de père en fils du magasin général, vient d'être enterré. Cela ne l'empêche pas de survoler l'histoire et de la commenter en voix off de bout en bout avec le regret des absents de la vie : "J'y vois tout ce que j'aurais aimé faire et que je n'ai pas fait. J'y vois ce que je n'aurais pas dû faire et je t'y vois toi. Marie..." Les saisons rythment la vie. Les personnalités se révèlent. Le nouveau curé est bien plus qu'un ciment spirituel pour la communauté. Il s'intéresse vraiment à la vie de sa paroisse sans a priori ni dogmatisme, avec tendresse et compassion, sans aucune servilité. Tous les personnages ont de la consistance car ils sont vraisemblables, pétris dans leurs égoïsmes et leurs rancoeurs mais ouverts aussi aux autres, prompts à l'amitié, à l'entraide, à l'altruisme. Certaines planches dessinées sans aucun ajout de mot ont une beauté formelle et un grand pouvoir évocateur (p. 66-67). On y sent bien tout ce qu'on laisse en chemin et tout ce qu'on a perdu depuis (la beauté d'un fruit, l'odeur des foins, la baignade en rivière, la veillée...) Le décor est planté. Les personnages sont installés. Le deuxième volume va prendre cette ampleur intimiste qui manque encore ici. Hormis le parler québécois qui rappelle parfois les accents et le patois normand, on pourrait être n'importe où, n'importe quand mais hors de la ville où tout ne semble être qu'artifice, isolement et individualisme.
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[Magasin général. T. 2, Serge | Régis Loisel, Jean-Louis...] |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Lun 30 Avr 2007 12:05
Sujet du message: [Magasin général. T. 2, Serge | Régis Loisel, Jean-Louis...]
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Notre-Dame-des-Lacs, Province de Québec : "un survenant de la première neige qui parle pas comme nous autres et qui lit des livres, un survenant Marie, un survenant..." Ainsi parle en voix off le conjoint défunt de Marie à propos de Serge, immobilisé en plein hiver par une panne mécanique de moto et recueilli au magasin général tenu par la veuve. Les bigotes jasent et le curé s'en mêle. Serge va aménager le cabanon jouxtant le magasin. Le poêle tire bien. L'histoire de Serge Brouillet se distille au fil du récit. Infirmier pendant la guerre de 14-18, vétérinaire, cuisinier, il embellit la vie du village et celle de Marie. On sent bien qu'il s'agit d'un intermède entre deux bourrasques : "Vous savez, Marie, si j'ai appris une chose dans la vie, c'est qu'il faut savoir saisir le bonheur quand il passe... et il ne passe pas si souvent..." Les villageois découvrent la grande cuisine avec appétit et goût. Serge est aux fourneaux. A mesure, il éveille les papilles de chacun et réchauffe le coeur de Marie, à petites touches, sans même le vouloir vraiment. Les non-dits sont éloquents. Tout est question de présence. Les personnages n'ont pas de sex appeal mais leurs yeux brillent. Ils sont incarnés. Régis Loisel a tout mis en scène. Jean-Louis Tripp a donné chair au crayonné. Le rendu est plus que convaincant. Les couleurs à dominante brune et grise ajoutent à la mélancolie de l'histoire.
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