[Magasin général. 8, Les femmes | Régis Loisel, Jean-Louis Tripp]
Dans le bric-à-brac du Magasin général de Notre-Dame-des-Lacs, village enchâssé dans ses forêts québécoises, on y trouve un peu de tout, du fort et du tiède, voire du fadasse. La série s’étire dorénavant sur neuf tomes mais elle perd en densité ce qu’elle trouve en authenticité faite d’inaction, de tergiversation, de somnolence hivernale. Les saisons s’enchaînent, les désirs s’abîment, la vie s’effiloche en petits riens. C’est peut-être là qu’il faut s’engoncer afin d’être au cœur des hommes et des choses comme le fantôme du défunt mari de Marie Ducharme commentant les frasques et les menus événements du quotidien comme ils viennent. Marie s’est laissée aller aux plaisirs charnels en croisant les amants dont les deux frères trappeurs, Ernest et Mathurin Latulippe mais elle est maintenant en famille (enceinte dans la parlature canadienne) et ignore qui est le père. Comment le village et les bigotes vont-ils accepter la nouvelle donne d’autant que le curé Réjean fait faux bond à la communauté ?
L’œuvre concoctée à deux mains par Loisel et Tripp est superbement enjolivée par les couleurs moelleuses de François Lapierre qui donnent cette atmosphère si particulière, ouatée, délicatement boisée, enveloppante.
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