16 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 8 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : ancien regime, aristocratie, bourreaux, chasse, chien, classe sociale, folie, haine, huis clos, menace, ouest, paysan, perversion, privilege, revolution, roman historique, souvenir de lecture, terre, victimes, violence
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[Ouest | François Vallejo] |
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ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Dim 18 Jan 2015 15:19
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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D'un côté, Lambert, que sa veuve de mère est parvenue à placer comme garde-chasse au château des Perrières.
De l'autre, son maître, le baron de l'Aubépine, le jeune, qui reprend le château à la mort de son père, avec lequel il était fâché. Le vieux baron n'a en effet jamais pu supporter ce fils malingre et constamment malade. Aubépine le jeune, faible mais caractériel, passait sa frustration d'être dominé par son père puis sa femme -morte, elle aussi- en tabassant les cochons et en hurlant dans les bois.
Bref, un drôle de zigoto... tel est en tous cas l'avis de la domesticité des Perrières, qui ne voit pas revenir d'un bon œil ce fils pas vraiment prodigue. Ce dernier a de plus rapporté de Paris des idées contre nature. Des idées libertaires. Certains sont plus royalistes que le roi, lui est plus révolutionnaire que le peuple. Et dans ces contrées vendéennes du milieu du XIXème siècle, ce pays de chouans, un noble qui aurait voulu tuer des royalistes, ce n'est pas dans l'ordre des choses. C'est même particulièrement suspect, anormal... Peu à peu, cuisinières, valets et femmes de chambre, fidèles à la mémoire du vieux baron, désertent.
Lambert, lui, n'a pas vraiment connu le vieux, et laisse une chance au jeune, malgré ses bizarreries.
Et puis Lambert, il a ses chiens, et on ne laisse pas ses chiens comme on peut laisser des casseroles.
Le jeune baron est quant à lui ravi : pensez donc, il a pour garde-chasse le fils d'un soldat révolutionnaire ! Une étrange relation va ainsi s'établir entre le pragmatique Lambert et son rêveur de maître.
L'arrivée au château de Berthe François, gourgandine parisienne, qui suscite chez Madeleine, l'aînée du couple Lambert, une admiration que son père voit d'un très mauvais œil, va compliquer la donne...
"Ouest" est un roman d'ambiance et de tension. Son intrigue prend racine dans une terre où l'humidité est reine, qui ramollit le sol, génère des odeurs acres, fait lever des brumes opaques. Les événements inquiétants et mystérieux dont le château est le théâtre -les cris poussés dans la nuit, les robes que la femme de Lambert retrouve lacérées...- contribuent par ailleurs à instaurer un climat de suspicion et d'angoisse, qui devient de plus en plus palpable.
François Vallejo nous conte son histoire sur le ton de l'anecdote, s'adressant au lecteur avec une certaine familiarité, évoquant ses personnages avec une bonhommie moqueuse. Le style, qu'il a sans doute voulu en adéquation avec le fond de son récit, a un côté désuet et populaire, très plaisant, donnant l'impression que l'auteur se pose en chroniqueur contemporain des faits qui sont relatés. Les dialogues se fondent dans la narration, sans guillemet ni retour à la ligne, conférant au texte un rythme enlevé, auquel on s'accoutume très vite.
Pour autant, "Ouest" n'est pas un réel coup de cœur. Le roman pâtit parfois de ce qui fait pourtant sa singularité et sa force : l'écriture particulière que l'auteur met au service de son intrigue confine par moments à l'exercice de style, au risque de lasser le lecteur. Mais je n'ai pas trouvé ce défaut assez envahissant pour gâcher vraiment le plaisir de ma lecture.
BOOK'ING
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[Ouest | François Vallejo] |
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lucky44
Sexe: Inscrit le: 29 Déc 2008 Messages: 79 Localisation: Bouguenais , France
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Posté: Lun 02 Aoû 2010 19:49
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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une histoire qui ne manque pas de "chien" ! je la recommande !!!
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[Ouest | François Vallejo] |
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Sam 20 Déc 2008 19:35
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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C'est un très bon roman de François Vallejo. Il a obtenu le prix du Livre Inter me semble-t-il.
Confrontation tendue de deux hommes qui représentent deux classes sociales "ennemies" au siècle de Louis Philippe et ensuite de Napoléon III. Mais c'est aussi plus que cela. Un chapitre préléminaire connote toute l'histoire à venir du conflit du garde-chasse et du chatelain "fin de race". L'auteur ,fagocitant ses personnages et leur destin met en avant deux photos semblables mais séparées de 150 ans :l'une représente un garde -chasse du 19e siècle avec un énorme chien dréssé sur ses pattes arrières, l'autre, exact double représente un militaire américain menaçant un détenu Irakien avec un chien tenu en laisse dans la (trop) fameuse prison d'Abou Graïd. François Vallejo part de ces deux témoingnages pour embrayer sur une superbe histoire de folie (presque) shakespearienne. Même si le message est un peu top téléguidé, l'histoire se suffit à elle même.
Le baron de l'Aubépine des Perrières (les noms aussi sont "bien" trouvés ) hérite de son père,ardent réactionnaire blanc et bouffeur de démocrates, d'un château un peu décrépi et de son garde-chasse taciturne qui s'occupe d'une meute de chiens ,meute à elle seule personnage à part entière de l'histoire; Lambert ( c'est le nom du garde-chasse...) est un être frustre mais beaucoup plus sensé que son aristocrate de maître qui s'est entiché des idéologies révolutionnaires en vogue à cette époque . Car le baron a la tête dérangée...Certes il aspire à une belle société égalitaire ou tout les hommes seront frères (embrassons-nous Folleville....), mais celà ne l'empêche pas de commander en son domaine : " Lambert vous direz à votre femme...." " Lambert attelez le cabriolet" .... " Lambert vos chiens sont mal tenus...". Ah on en a tellement connu des comme celà ; qui voulaient le bonheur de l'Homme, de l'Humanité, et qui ne s'appitoyaient jamais sur leur voisin,sur Cet homme,sur Cette femme....ou sur ce pauvre cheval qui peine sous la charge...
La fin est déjà inscrite . Le baron de l'Aubépine s'exalte de rêves humanitaires mais le corps et l'âme sont viciés ; c'est un pervers, un assassin peut-être, (ou est passée sa maitresse ?? hein...? ). Les rôles sont renversés, les victimes deviennent bourreaux, c'est si facile..., et les chiens ne sont que les instruments de la folie humaine qui en se persuadant de faire la justice ne fait qu'ajouter du malheur au malheur.
Je le redis, très bon roman ; et le style est au diapason.
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[Ouest | François Vallejo] |
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Message |
mapiou
Sexe: Inscrit le: 18 Jan 2007 Messages: 90 Localisation: Sceaux
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Posté: Mer 09 Juil 2008 11:54
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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L'auteur jongle avec ses personnages dans un monologue intérieur burlesque avec une souplesse incroyable.
La question est : qui manipule ?
Un roman sur la folie, sur la lâcheté aussi.
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[Ouest | François Vallejo] |
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Message |
Momo
Sexe: Inscrit le: 04 Oct 2005 Messages: 443
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Posté: Mer 04 Juin 2008 22:33
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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Un roman sombre et inquiétant. Ces relations maître/valet sont d'une grande complexité et ce face à face est vraiment terrible.
jamais la tension ne décroît dans ce texte d'une très belle écriture
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[Ouest | François Vallejo] |
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Message |
Nanou
Sexe: Inscrit le: 05 Fév 2007 Messages: 101 Localisation: Ile de France
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Posté: Mer 26 Sep 2007 20:01
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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Je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire de maitre dégénéré-serviteur empêtré dont le style indirect systématique m'a lassée.
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[Ouest | François Vallejo] |
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Message |
bertrand-môgendre
Sexe: Inscrit le: 10 Mar 2007 Messages: 88 Localisation: ici et là
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Posté: Lun 26 Mar 2007 20:24
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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Ouest de françois Vallejo
Présentation de l'éditeur
Un soir, aux tréfonds des terres normandes, un garde-chasse se découvre un nouveau maître. Le vieux baron de l'Aubépine est mort, un fils le remplace. Lambert était un serviteur à l'âme trop près de ses bois pour s'entendre avec ce l'Aubépine le Jeune pétri de folies politiques, d'obsession des corps et de maladie rentrée. Et pourtant... Ouest, c'est l'histoire d'un huis clos où deux hommes se détruisent dans l'indifférence d'un paysage. La terre détrempée s'englue sur les chaussures, la pluie colle aux yeux, les odeurs de gibier flottent sans fin et les mâtins sont seigneurs des forêts. Ouest, c'est l'histoire d'une jeune fille à la peau de dentelle, d'ingénues fines et de demi-mondaines égarées. Dans le château des Perrières, le calvados sert l'oubli, et l'inquiétude, insidieuse, enténèbre les chairs.
à l'ouest tu trouves aussi les terres à délits
Surpris, dérangé par la force de cette écriture caractérielle, caricaturale, je me suis plongé dans cette ambiance peu habituelle, avec un mauvais a priori. Resté à l’affût d’une quelconque proie littéraire sans grand intérêt, je fus étrangement happé par le récit, vivant cette aventure peu commune comme défilerai sous mes yeux les lignes d’un carnet de campagne poussiéreux.
Loin d’être attachant les personnages sont scabreux, rugueux, bruts de décoffrage.
Où est il le temps de la clémence, perdu entre deux mondes dans lesquels s’affrontent des personnes (le baron et le garde chasse) aussi têtu l’un que l’autre ?
Il leur faut à tour de rôle lâcher du lest pour parvenir un instant seulement à comprendre l’homme qu’ils considèrent si différemment comme ennemi, maître ou esclave.
Sans interruption du récit, l’écriture parlée devient langage, transcrit au présent des passés simples des cons posés, sur lie d’indifférence rapprochée. Lambert garde chasse donne cette réplique équivoque :
« les temps que nous vivons, ne sont pas des temps ».
Cet homme cru tonne des réflexions, pleines du bon sens des gens de la terre,
Extrait tiré d’une partie de chasse, à la période où le baron souhaite renverser le régime en place « Taisez-vous, monsieur à la fin, c’est vous qui faites fuir le gibier à parler haut dans les fougères. On vous entend venir à deux lieues. Comment voulez-vous vaincre un tyran, si la plus petite perdrix rouge vous échappe sans effort ? Sauf votre respect, on n’attrape pas un Bonaparte comme une fille de l’Ouest. ».
Loin de concurrencer l’excellent « coup de fouet » de Bernard du Boucheron, François Vallejo donnent aux scènes de chasse une autre vision, une autre approche.
Pour son originalité, je vous invite à découvrir ce roman.
Pour son écriture tendue, haletante, n’ayez pas peur de vous embarquer dans cette aventure.(bertrand-môgendre).
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[Ouest | François Vallejo] |
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Message |
kalistina
Sexe: Inscrit le: 29 Avr 2006 Messages: 620 Localisation: marseille
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Posté: Sam 20 Jan 2007 23:30
Sujet du message: [Ouest | François Vallejo]
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Ce livre, c’est l’histoire d’un climat. François Vallejo crée une atmosphère oppressante, pesante, dans laquelle on est plongé du début à la fin. C’est l’affrontement de deux hommes et de tout ce qu’ils représentent : Lambert, l’homme des valeurs anciennes, le garde-chasse attaché à sa terre de l’Ouest, qui aime voir que tout est « dans l’ordre des choses » et qui ne comprend pas le comportement de son maître ; Aubépine, l’aristocrate qui se veut révolutionnaire, qui a confusément compris que son époque est celle des changements, mais qui continue à vivre dans les caprices de son rang.
Tant qu’on ne faisait que parler de l’Aubépine, il me faisait peine, cet homme à l’enfance malheureuse… Et puis dès qu’il arrive en chair et en os, ce grand malade m’a mise mal à l’aise. C’est son personnage et le mal-être qu’il inspire à ceux qui l’entourent qui génèrent le lourd climat du roman.
Lambert est un homme un peu tiraillé, aux valeurs simples, mais droit. Vallejo arrive à nous faire entrer dans son mode de pensée, avec son langage qui lui est propre (« faut pas, non, faut pas »). Eugénie lui ressemble. Magdeleine est différente, elle a une indépendance d’esprit qui rend son personnage attachant.
J’ai bien aimé ce roman, pour son univers vraiment particulier et pour le style. L’auteur parvient à nous faire naviguer d’un mode de pensée d’un personnage à un autre, c’est bien construit et on se laisse aspirer par le monde qu’il crée.
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