11 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : empire otoman, empire ottoman, integrisme, istanbul, litterature turque, miniaturiste, modernite, peinture, renaissance, suspense, turquie
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[Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk] |
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BlueSyrinx
Sexe: Inscrit le: 05 Nov 2013 Messages: 266 Localisation: Paris
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Posté: Jeu 21 Mai 2015 12:19
Sujet du message: [Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk]
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Un homme, Monsieur Délicat, est tué à Istanbul. Tandis que le coupable est activement recherché, sur fond de complot et de traditions picturales et culturelles, la belle Shékuré est émue par le retour en ville de Le Noir, un homme qui l'a courtisée autrefois, et que son charme ne laisse toujours pas indifférent. Désormais mariée à un homme qui n'est pas rentrée de la guerre, elle vit avec ses deux enfants chez son beau-père et son beau-frère. Bientôt, les intrigues se mêlent, le père de Shékuré et Le Noir se retrouvent impliqués, ainsi que les miniaturistes servant le réputé maître Osman.
Un roman époustouflant! L'intrigue est très rythmée, l'écriture sophistiquée comme c'est l'usage d'Orhan Pamuk, c'est un régal!
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[Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk] |
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Message |
kalistina
Sexe: Inscrit le: 29 Avr 2006 Messages: 620 Localisation: marseille
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Posté: Sam 17 Jan 2009 21:52
Sujet du message: [Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk]
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Monsieur Délicat vient de se faire tuer, et il sait très bien par qui, contrairement à nous. Nous apprenons tout de même pourquoi : la victime est un peintre de talent, fortement attaché à la tradition et refusant d'y déroger ne serait-ce que d'un iota. Or, l'Istambul de cette fin de XVIe siècle est en pleine querelle des anciens et des modernes : face à la tradition séculaire, qui suppose de reproduire des oeuvres jusqu'à la perfection, sans la moindre trace d'originalité ni de personnalité, commence à poindre une nouvelle tendance : celle du style, de l'individualité du peintre.
Créer, innover, vouloir être unique : tout cela va à l'encontre des habitudes, et c'est donc perçu comme un véritable sacrilège, un péché qui peut vous mener jusqu'à la mort. Mais les ottomans s'ouvrent au reste du monde et certains artistes des plus talentueux découvrent l'art des vénitiens, qui eux n'hésitent pas à peindre comme ils le souhaitent, chacun à sa manière.
Un des peintres les plus respectés d'Istambul se voit confier un projet d'envergure, qui l'oblige à s'adapter à cette mode venue de l'Occident. Il travaille pour cela avec les meilleurs : Papillon, Olive et Cigogne, puis son neveu qui vient de revenir après de longues années d'exil. L'un d'entre eux peut-il être coupable?
Le point de vue du narrateur change à chaque chapitre, ce qui est un peu déroutant de prime abord. Mais ça devient vite un atout, surtout pour les chapitres qui donnent la voix à l'Assassin. J'ai eu beau me creuser la tête, je n'ai pas su qui cela pouvait bien être avant la fin!
Cela dit, l'intrigue policière est le fil rouge du roman, mais bien d'autres aspects en font l'intérêt. C'est surtout un univers particulier, celui des miniaturistes, qui nous est dévoilé ; certains passages pourront sembler peut-être trop descriptifs, et donc rébarbatifs, mais ce sont eux qui parviennent à nous plonger au coeur de ce petit monde. Les fleurs bleues ne sont pas oubliées grâce à l'incontournable histoire d'amour. J'écris cette critique un mois après lecture, et j'avoue que, bien qu'y étant généralement sensible, je ne m'en suis pas vraiment souvenue cette fois-ci. C'est la plongée au coeur d'un monde révolu qui m'a charmée, davantage que les amourettes ou que le crime à résoudre.
Mes petits bémols portent sur une certaine froideur, un certain détachement (que j'ai ressentis, donc c'est subjectif), et sur un passage qui se voulait sans doute humoristique mais qui m'a énervée. ICB l'avait relevé lui aussi : il s'agit d'une réplique d'un des personnages, disant "allez mam'zelle Scarlett". Les anachronismes peuvent être savoureux lorsqu'ils font le piquant de l'oeuvre, comme chez Queneau ou Anouilh, mais là j'ai juste trouvé ça inutile. Dans les romans historiques, ça m'agace fortement, j'avoue.
J'ai donc aimé ce roman, sans pour autant le porter aux nues...
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[Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk] |
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Message |
parsifal
Sexe: Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 457 Localisation: Belgique
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Posté: Sam 27 Sep 2008 19:24
Sujet du message: [Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk]
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Roman complexe, pas toujours facile à lire. Il nous permet d'entrer un peu dans le monde lointain des musulmans, en nous aidant à comprendre leur mode de penser et leurs contradictions.
La partie « thriller » du roman boîte quelque peu, c’est dommage mais on comprend aisément qu’il est à mettre au second plan par rapport aux thèmes religieux, à la conception du monde, à l’opposition entre deux civilisations, à la naissance des premiers mouvements intégristes et fondamentalistes (le prédicateur d'Erzurum) qui par le biais d’interprétations obtuses du Coran annulèrent malheureusement le mouvement artistique des miniaturistes.
Tout ceci pour dire que le livre m'a plutôt plu si on admet que sa lenteur et sa thématique recherchée sont le miroir de ce monde que représente la miniature dans la culture de la Turquie à la fin du seizième siècle, loin dans le temps mais toujours présent dans l'esprit, qui a si bien été décrit et qu’il suffirait de quelque effort supplémentaire pour le comprendre.
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[Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk] |
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1954 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Lun 07 Juil 2008 16:54
Sujet du message: [Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk]
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A mon avis c'est indiscutablement le meilleur roman de Pamuk. Dans une trame de policier autout du meurtre d'un peintre ottoman du XVIIIe siècle, se dénoue en fait une reflexion sur l'irruption de la modernité dans la culture ottomane, avec les valeurs de la peinture occidentale (et en particulier l'originalité, le trait unique du peintre), face aux modèles persans qui durent depuis plusieurs siècles. Découvrir l'assassin requiert déjà de retrouver le trait unique d'un peintre: c'est déjà la victoire de la peinture occidentale. A moins que la chose la plus importante ne soit de reconnaitre sa pensée, son motif...
Tous les thèmes de Pamuk sont donc présents dans cet ouvrages. La recherche stylistique qui caractérise chacun de ses romans, et tous d'une manière différente, est très achevée sans être aussi "avant-gardiste" que dans Le Livre Noir, ce qui a permis a Mon nom est Rouge d'être apprécié également en Turquie à sa juste valeur. De plus, l'auteur ne fait pas encore trop d'oeuvre didactique pour Occidentaux comme dans ses ouvrages suivants (Neige, Istanbul). Par contre la polysémie de la grande oeuvre contemporaine y tient toute sa place.
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[Mon nom est Rouge | Orhan Pamuk] |
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