6 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : albanie, amour, coup de foudre, coutume, destin, kanun, loi du kanun, meurtre, peur, tradition, vendetta, violence
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[Avril brisé | Ismaïl Kadaré] |
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DarkYouyou
Sexe: Inscrit le: 22 Juil 2013 Messages: 24 Localisation: Amiens
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Posté: Lun 22 Juil 2013 18:12
Sujet du message: [Avril brisé | Ismaïl Kadaré]
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Une chronique d'une mort annoncée. La vie d'un homme broyée, inexorablement, par le rouleau compresseur de vendettas qui écrasent les individus depuis des générations. Je n'avais jamais compris avant ce que vendetta voulait dire. Et l'albanie se montre si belle et si étrange au travers de ce livre qu'il était difficile, il y a quelques années, de résister à l'envie de s'y rendre.
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[Avril brisé | Ismaïl Kadaré] |
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Message |
amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Sam 04 Avr 2009 0:22
Sujet du message: [Avril brisé | Ismaïl Kadaré]
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Un livre oppressant du grand écrivain albanais. Deux histoires parallèles qui finissent à un moment donné par se croiser puis se séparer...
Gjorg, un jeune paysan des plateaux du nord de l'Albanie, est devenu meurtrier pour se conformer aux lois du Kanum, le code de coutûmes et de règles qui régit la société albanaise. Il bénéficie d'une trêve de trente jours avant qu'un membre de la famille de la victime lui donne la chasse et se venge.
Dans le même laps de temps un couple de jeunes mariés de la bourgeoisie de la capitale effectue son voyage de noce sur les hauts plateaux du nord. Lui est un intellectuel plutôt suffisant qui se pique de connaissances relatives au Kanum , elle, la belle Diane, suit son seigneur et maître et doit regretter dans son fors intérieur la douceur de la plaine et la civilité de la vie tiranéenne... Et c'est pourtant par elle qu'arrivera le scandale,l'Innommable,l'Impensé ; les deux destins vont se croiser et ce qui n'aurait jamais du advenir bouleversera l'ordre du monde, du moins l'ordre de ce monde traditionnel et immuable.
Ismail Kadaré se fait ethnologue et sociologue dans ce roman. En bon marxiste il a compris que le Kanum n'est pas seulement une compilation de coutûmes et de traditions qui régiraient la vie des paysans au mieux de leurs interêts ; si ce code perdure c'est que certains y trouvent leur compte ; l'on voit ainsi dans le roman Gjorg aller verser l'impôt "du sang" en bonne monnaie au seigneur du lieu...
Et il est à noter qu'aujourd'hui encore (le roman se déroule au début du 20e siècle), les règles du Kanum s'appliquant plus particulièrement aux meurtres d'honneur font chaque année de nouvelles victimes . 45 ans de stalinisme n'ont pas réussi à changer les habitudes de vendetta, ce n'est pas la ruée dans le capitalisme le plus libéral qui soit qui modifira la donne.
Ce livre m'a fait penser à un livre de Conrad "Au coeur des ténèbres". Même voyage vers l'horreur,la peur omniprésente, le tabou brisé,le désenchantement, pessimisme radical.
Traduction de l'albanais au français parfois...bizarre ( "...il sortait de la cheminée une fumée ahurie." ). ?!?
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[Avril brisé | Ismaïl Kadaré] |
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Message |
Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2640
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Posté: Lun 11 Aoû 2008 15:10
Sujet du message: [Avril brisé | Ismaïl Kadaré]
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Un livre avec lequel j'ai rendez-vous depuis des années (merci, rosaee, d'avoir permis cette rencontre !) et qui m'a comblée. Au centre du récit, le tragique de la tradition albanaise de la vendetta. C'est très fort, captivant.
J'ai su il y a une dizaine d'année que cette coutume perdure et que certains enfants sont enfermés dans des sortes de prisons où ils vivent déscolarisés juste pour éviter d'être visés par la vendetta qui frappe leur famille.
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[Avril brisé | Ismaïl Kadaré, Jusuf Vrioni (trad.)] |
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Drallibor
Sexe: Inscrit le: 14 Déc 2007 Messages: 520
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Posté: Mar 19 Fév 2008 9:45
Sujet du message: [Avril brisé | Ismaïl Kadaré, Jusuf Vrioni (trad.)]
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Je commence cette note par la quatrième de couverture, car le livre n'est pas trouvé par le système avec l'ISBN :
"L'Albanie au début du XXè siècle. Sur le Plateau de la Mort sévit le Kanun, ou droit coutumier, recueil de lois ancestrales qui régit toute la vie des montagnards. En vertu de ces lois, Gjorg Berisha a "repris le sang" de Zef Kryeqyqe, quarante-quatrième victime d'une vendetta qui dure depuis soixante-dix ans. Après son crime, il a obtenu la "grande trève", trente jours pendant lesquels il est à l'abri de la vengeance, trente jours avant d'être tué à son tour ou d'aller s'enfermer dans une des "tours de claustration" qui rappellent, sur le Plateau, la pérennité des lois du sang.
En contrepoint, le voyage de noces de Bessian Vorpsi, écrivain mondain fasciné par le Kanun, qui se trouve brusquement confronté sur le Plateau à une réalité bien différente de celle que dépeignent ses livres.
Dans une prose dense excluant l'image gratuite, le grand écrivain Ismaïl Kadaré décrit le mécanisme du Kanun, ses fondements idéologiques et économiques, et sa répercussion sur ceux qu'il frappe, directement ou indirectement : la mort, le boulversement, la rupture."
Au début, je suis tombé par hasard sur un film qui était passé inaperçu dans les grands canaux de critique cinématographique. En remarquant la mention du roman d'Ismaïl Kadaré, j'ai décidé de me plonger dedans pour prendre la mesure de l'adaptation. Mon point de vue sur la question des adaptions cinéma de roman (ou de BD) est que c'est un exercice périlleux. Plus souvent des échecs, il arrive parfois qu'une forme narrative différente apporte une réflexion nouvelle sur une histoire. Car finalement, ce qui importe c'est l'histoire, ce qui est raconté, et ensuite interprété. Raconter le Kanun peut avoir une portée universelle, et tout narrateur a le droit de s'en servir. Comme on pourra le voir aussi avec la BD.
Dans le cas présent, le cinéaste a choisi une fin nettement différente, mais est-ce que c'est si important ? Car en fait, qu'on se situe en Albanie ou au Brésil, on s'interroge forcément sur la portée de cette terrible tradition. La pardon, la pénitence sont réellement impossibles dans ces sociétés ancrées dans leur sol ? La peur sur elle-même est-elle une réponse de la société à un environnement hostile ? Quels peuvent-être les poids de la mémoire ou de l'oubli ?
Au delà de ces questions, il reste les histoires en elles-mêmes. Qu'une fin ou les personnages soient différents, finalement ce n'est pas bien grave. Dans le roman, l'écriture tantôt ironique, tantôt grave évoque durement la tradition mais raconte aussi une histoire qui ajoute plusieurs niveaux d'interprétation.
Je change donc pas mon appréciation laissée sur le film. Je trouve même qu'il apporte un regard pertinent sur l'histoire d'Ismaïl Kadaré. J'invite donc ceux qui ont vu le film à lire le livre et réciproquement. A suivre aussi : une adaptation en BD est sortie !
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