Une digne suite à "Bienvenue au club", même si on perd ici un peu de l'originalité et de la fraîcheur du premier tome.
Mais ça fait plaisir de retrouver les différents personnages du premier tome, de suivre à nouveau leurs rencontres, leurs hésitations, leurs regrets, leurs envies, avec toujours cette écriture limpide, simple et directe. ça reste un gros coup de coeur...

Le cercle fermé, paru en janvier 2006 est la suite de  Bienvenue au club, mais peut se lire indépendamment. On y retrouve les mêmes personnages mais à l'âge adulte cette fois. Il s'agit d'une sorte de fresque de l'Angleterre, à la charnière du XXè et du XXIè siècle ; Tony Blair est au pouvoir et l'auteur lie constamment le parcours personnel de ses protagonistes à la politique du pays. Il nous propose alors une vision désenchantée de l'Angleterre ou personne n'est plus maître de son propre destin mais soumis aux décisions qui se prennent bien au-dessus d'eux. De plus, les personnages semblent prisonniers de leur passé, ne peuvent s'en détourner, ce qui compromet leur progression, leur marche en avant. Voici un roman passionnant, pas très optimiste, dans lequel fiction et critique sociale sont sans cesse entremêlées.

La suite de "Bienvenue au Club", on retrouve les mêmes personnages 15-20 ans plus tard, toujours aussi passionnant.

C'est la suite de "Bienvenue au club". 20 ans se sont écoulés ; tous nos héros du précédent roman se retrouvent à l'orée de l'an 2000, plus ou moins cabossés par la traversée houleuse de deux décennies de tatchérisme . Leurs ambitions , leurs rêves de réussite se sont délités dans le pragmatisme du new labour. Ceux qui s'en sortent le mieux sont aussi ceux qui ont le plus trahis.
Doug est devenu un journaliste aux dents qui rayent la ronce de noyer du tableau de bord de sa Jaguar, Paul Trotter que l'on connaissait déjà insuportable dans "Bienvenue au club" est devenu un bébé requin du new labour,girouette oscillant au gré des foucades de Tony Blair. Et puis il y a tous ceux qui ont eu du mal à s'adapter aux nouvelles donnes ; Claire, qui navigue à vue entre amants, fils et ancien mari ; Benjamin,dont les projets d'oeuvre totale littéraire et musicale s'enlise dans la trivialité de fantasmes érotico-sentimentaux ; Philipp, journaliste de quotidien de province (Birmingham quand même!! ), qui s'échine à dénoncer la recrudescence du racisme mais qui renonce à écrire "Le" livre dénonciateur,conscient de ses limites littéraires.

Très bon roman, très "anglais" par un certain sentimentalisme , incarné peut-être par Benjamin,l'étudiant doué issue de la middle working class, quelqu'un de très attachant mais qui est dans l'incapacité d'exprimer quoique ce soit ; toujours en retard d'un sentiment, gauche à l'excès avec les filles, bref un vrai coinçé, le contraire d'un latin lover !! et pourtant fou de musique et de poèsie . D'ailleurs je voudrais souligner un fil rouge qui parcours les deux romans: c'est l'amour que Jonathan Coe porte à la musique de Ralph Vaughan Williams, il en fait mention à plusieurs reprises dans les deux romans (un chapitre du Cercle fermé s'intitule d'ailleurs :Rhapsodie Norfolk, une oeuvre de R.V.Williams) ; et , à mon très humble avis, il n'y a pas plus "anglais" que la musique de Ralph Vaughan Williams (écoutez Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis, une pure merveille!!!).

Séduite dès les premières pages et le bonheur de lire ne s'est démenti que lors des chapitres consacrés aux réunions du cercle, très fermé et désespérant.
Des personnages attachants qui m'ont donné envie de les retrouver jour après jour et même de remonter le temps pour les connaître 20 ans auparavant. Sûr que ça ne tient pas seulement aux personnages mais à la virtuosité et à l'humour de l'auteur
J'ai adoré, même si c'était cruel, l'entremêlement de la décoration du sapin de Noël et de l'ivresse de l'adultère...et souri à l'ironie du vote de Trotter en faveur de la guerre d'Irak ...la nature humaine est bien toujours la même : désolante. Même chose pour Benjamin et les préservatifs...
Si d'aventure "Bienvenue au club" me passait sous les yeux, je le lirais volontiers et tout autre livre de cet auteur sera le bienvenu.

J'ai bien aimé ce roman qui ferme la boucle commencée dans "Bienvenue au Club". Je trouve aussi que la fin est un peu "rocambolesque", mais j'ai apprécié les déboires et espoirs de tous ces personnages. Et la vision de toute une époque est enrichissante. En bref, une bonne lecture !

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'Le Cercle fermé' parle des illusions perdues.
Poignant, drôle et mélancolique,

Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : St Michel-sur-Orge - Date du lâcher : 20/10/2007

Ce roman fait suite à « Bienvenue au club », où nous retrouvons les personnages 20 ans plus tard. Il est conseillé de lire ce premier tome auparavant même si cela n’est pas indispensable : l’auteur nous fournit un synopsis du premier tome à la fin du deuxième.

« Le cercle fermé » aurait pu s’intituler « Les illusions perdues » tant la question existentielle en toile de fond de ce deuxième tome pourrait être la suivante : qu’avons-nous fait de nos 20 ans ?

Le grand talent de Jonathan Coe est de combiner "la petite" et "la grande" histoire.

Par l’intermédiaire de nos quadras se profile l’Angleterre désenchantée de Tony Blair, homme « de gauche » poursuivant une politique « de droite », privatisant plusieurs secteurs des services publics (scolarité, soins médicaux, chemins de fer) et s'engageant dans une guerre en Irak que personne ne soutient vraiment, à part lui, ses ministres, ses députés, les conservateurs et les américains.

Roman social, politique mais également intimiste : les questions de nos quadras, qui ont bien des difficultés à assumer leurs choix de vie, font fatalement échos aux nôtres.

Quel respect avons-nous témoigné envers nous-même ?
Dans quelles proportions nos actes et nos choix présents sont-ils la continuité de nos espoirs d’hier ? Qu’en est-il de nos anciennes blessures mal cicatrisées ? Quels impacts ont-ils eus sur notre vie présente ?

Nous a-t-il manque du courage, de l’opiniâtreté, de la persévérance ?
Avons-nous abouti à ce que nous attendions de la vie ? Quelles compromissions avons-nous faites pour y parvenir ?

Comment faisons-nous face à nos désillusions, nos échecs ? Que pouvons-nous en faire pour évoluer, aller de l’avant ?

Que de questions que nous partageons avec eux.

Nos quadragénaires ont décidé, bon gré mal gré, de boucler la boucle car, finalement, il n'est jamais trop tard pour changer !

« Le cercle fermé » est, en ce qui me concerne, un bon roman d’un bon auteur.

Extrait :

A propos de Steve, qui a repris contact avec son premier amour, alors qu'il est marié et père de amille. Il n'a pas osé le dire à sa femme.

Benjamin : "Ecoute, dit-il, à ta place, j'éviterais de me torturer. Je sais ce que Valérie a représenté pour toi. C'était la première, hein ? Ce genre de choses, ça ne s'oublie jamais, ça ne s'efface jamais. Alors si tu as l'occasion – si tu te donnes l'occasion – de revenir sur les lieux du passé, de les revoir et de comprendre que tu n'y as plus ta place, personne ne peut te le reprocher. Tu as besoin de boucler la boucle.
Comme tout le monde. Car c'est bien de ça qu'il s'agit, je crois."

Je n'ai pas lu avant "Bienvenue au club" et c'est dommage car on devine dans ce livre les échos du précédent. On suit quelques années d'un groupe de quadras dans l'Angleterre déprimante du tournant du siècle. C'est bien vu, vivant, drôle parfois, bien construit. C'est un bon livre mais j'avais préféré la verve sarcastique et grincante du Testament à l'anglaise, plus fort (du moins dans mon souvenir).

Claire, Benjamin, Paul et les autres héros de "Bienvenue au club" sont maintenant quadragénaires qui ont aussi bien réussi socialement ce qu’ils ont complètement loupé dans tous les autres domaines.
Qu’en est-il de leurs rêves, de leurs révoltes et de leurs illusions dans cette Angleterre de Tony Blair ?
Jonathan Coe nous narre avec talent la recherche de la vérité de Claire quant à la disparition de sa sœur, la carrière politique de Paul, l’écriture du roman de Benjamin….

Chacun s'arrange avec la vie, passant de l'amertume à la compromission, des rêves aux désillusions, des trahisons conjugales aux naufrages sentimentaux

Jonathan Coe nous invite à un voyage entre mondialisation, racisme, crise sociale, hypocrisie des années Blair en Angleterre et abandon de ses rêves de jeunesse.

C’est bien !