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Mots-clés associés à cette oeuvre : alcool, alcoolisme, detective prive, enquete, galway, guinness-polar, irlande, litterature irlandaise, meurtre, noir, polar, suicide, viol
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[Delirium tremens : Une enquête de Jack Taylor | Ken Bruen] |
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Max
Inscrit le: 10 Aoû 2006 Messages: 403
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Posté: Jeu 03 Fév 2011 8:59
Sujet du message: [Delirium tremens : Une enquête de Jack Taylor | Ken Bruen]
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Ancien flic viré pour avoir sciemment écrasé son poing sur le visage d'un politicien, Jack Taylor traîne son mal de vivre dans les pubs des quartiers populaires de Galway. Entre deux gorgées de cafés noyés au brandy et une rasade de Guinness, il laisse vaguement entendre aux poivrots de son entourage qu'il pourrait être un bon détective privé. Ann Henderson, qui ne croit pas au suicide de sa fille de seize ans, vient le trouver au comptoir qui lui sert de bureau et lui demande d’enquêter. « On l'a noyée » sont les mots qu'elle a entendus au téléphone... de quoi ne plus dormir. Surtout si d'autres gamines ont subi le même sort. Surtout si la police classe tous les dossiers un par un...
Jack Taylor est désabusé et alcoolique. En chute libre. Du style à cogner avant de penser et à s'imaginer qu'il peut se confronter à des adversaires plus costauds que lui. En plus, il ne choisit pas très bien ses amis, a une morale contestable et un sens de la justice expéditive. Bref, un énième personnage de pseudo-flic pas net et imbibé, qui trimbale sa déprime me direz-vous... Certes. Oui. Mais pas que. Car l'ex-flic, outre d'alcool, se nourrit aussi de littérature, surtout de polars, mais cite aussi Henry James ou Charles Dickens...
« J'étais devenu un bibliophile dans le vrai sens du terme. Je n'aimais pas seulement lire, j'aimais les livres eux-mêmes. J'avais appris à en apprécier l'odeur, la reliure, l'impression, le contact des ouvrages entre mes mains. » (p. 149)
Le roman est donc parsemé de citations littéraires et de bribes de poèmes (et aussi de références musicales, parfois obscures) qui, toutes, célèbrent la noirceur de l'existence. Et j'avoue avoir eu un faible pour ce narrateur loser dont le seul recours, dans la vie, sont les livres.
Quant à l'enquête, elle progresse sans Jack qui, embrumé par les vapeurs d'alcool et les black-out, se laisse entraîner par les évènements et ne maîtrise rien. Jack ne joue qu'un rôle assez passif, tout se résolvant quasiment sans lui.
Et finalement, ce n'est pas tant l'intrigue policière qui retient le lecteur que le personnage de Jack, le contexte (cette Irlande des bas fonds, crasseuse, miséreuse, violente et déprimante, à l'opposé des clichés touristiques) et surtout le style brut de Ken Bruen : les chapitres sont courts, les phrases sont sèches et hachées, le langage cru et direct, les dialogues vifs et percutants, le propos désespéré, mais relevé (d'un peu) d'humour, noir bien sûr. Et, sous la noirceur ambiante, un (mince) éclat d'humanité. Juste de quoi (peut-être) ne pas se foutre en l'air ?
le cri du lézard
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[Delirium Tremens | Ken Bruen] |
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Message |
Eireann Yvon
Sexe: Inscrit le: 29 Jan 2008 Messages: 28 Localisation: Lorient (Bretagne)
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Posté: Sam 02 Fév 2008 17:48
Sujet du message: [Delirium Tremens | Ken Bruen]
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Descente et dégringolade
Je connaissais cet auteur de réputation, elle n’est pas usurpée. Ce livre étant le premier d’une série avec Jack Taylor, la présentation du héros (?)est soignée. De son enfance, avec ce père qu’il aime et lui inculque le goût de la lecture, et cette mère qui semble ne pas l’aimer. L’alcool et la police, son licenciement et ce misérable travail de détective privé.
Une jeune fille se suicide, enfin c’est la thèse officielle, sa mère Ann n’y croit pas, elle embauche Jack, commence alors la lutte entre l’alcool et la raison de Jack qui poursuit son enquête dans un Galway cauchemardesque. De passage à tabac en hôpital psychiatrique, d’amitiés en amour avec Ann, de la découverte d’autres suicides d’adolescentes, de corruptions en flics ripoux, tout y passe. De mort violente en justice expéditive, de gueules de bois en tentatives de sevrage et la volonté que la justice triomphe, même si quelques entorses avec la loi sont nécessaires.
Une écriture en phrases courtes des personnages au bord de la rupture qui ferait presque passer l’histoire policière au second plan.
Mais elle revient au galop avec la découverte de cassettes vidéo et de magazines de pornographie chez un ancien employeur de trois jeunes filles qui se sont suicidées, dont la fille d’Ann. D’autres suicides suivront.
Encore une version glauque de la société irlandaise, pas mal d’écrivains (Dermot Bolger, Sean O’Reilly, Eoin Mc Namee) nous donnent un image peu reluisante des grandes villes de la verte Erin. On y trouve également quelques réflexions désabusées sur l’américanisation qui gagne les métropoles irlandaises. Je signale que Galway est jumelée avec Lorient !.
Un roman noir comme la Guinness, qui coule en quantité pas négligeable, je pense que je vais continuer la série (noire) de Ken Bruen.
Extraits :
La place de la littérature dans ce livre :
- La carte de la bibliothèque signifiait "Liberté"
- Les bouquins c’est çà ma thérapie !
-Il y a toujours eu des livres, au cours de ma vie dissolue, ils ont été la seule constante.
-Au bout de la place il y a une statue de Padraig O’Conair (écrivain gaélique 1882/1928 né à Galway). Ils l’ont décapité.
-Mon père plaçait Henry James très haut.
La boisson et la musique en quelques phrases :
-Et des dizaines de Guinness crémeuses alignées pour me saluer. Ahhh, la perfection.
.-Vint ensuite le "Powderfinger" de Neil Young.
Editions :Série Noir/ Gallimard.
Titre original : The Guards.
http://eireann561.canalblog.com/
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[Delirium tremens : Une enquête de Jack Taylor | Ken Bruen] |
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Message |
BMR
Sexe: Inscrit le: 30 Avr 2007 Messages: 155 Localisation: Paris
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Posté: Dim 02 Déc 2007 10:56
Sujet du message: [Delirium tremens : Une enquête de Jack Taylor | Ken Bruen]
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L’avantage des polars, c’est qu’ils permettent de voyager facilement et de découvrir de nouveaux pays et de nouvelles littératures.
Alors avec Ken Bruen et Delirium Tremens, en route pour l’Irlande, pays du whiskey et de la Guinness !
Car comme le titre de ce polar l’indique, adeptes des AAA passez votre chemin !
Si vous pensiez avoir tout lu concernant les détectives à la bouteille facile, c’est que vous n’aviez jamais mis les pieds en Irlande, à Galway, chez Jack Taylor, le détective de Ken Bruen !
[…] Le Grogan’s n’est pas le plus ancien pub de Galway. C’est le plus ancien pub de Galway à ne pas avoir changé. […] J’aime ce pub car c’est le seul qui ne m’a jamais interdit l’entrée. Jamais, pas une seule fois. […] Aucune décoration au bar. Deux crosses de hurling sont croisées au-dessus d’un miroir tacheté. Plus haut encore, il y a un triple cadre. On y voit un pape, saint Patrick et John F. Kennedy. JFK est au centre. Les saints irlandais. Autrefois, le pape occupait le poste de centre, mais après le concile du Vatican, il s’est fait virer. Maintenant il s’accroche à l’aile gauche.
Toute l’Irlande en quelques lignes !
Mais cet ivrogne invétéré de Jack Taylor n’apprécie pas que les bouteilles et si le foie est fatigué, le cerveau, lui, est bien alerte :
[…] J’étais devenu un bibliophile dans le vrai sens du terme. Je n’aimais pas seulement lire, j’aimais les livres eux-mêmes. J’avais appris à en apprécier l’odeur, la reliure, l’impression, le contact des ouvrages entre mes mains.
Si avec tout ça vous n’êtes pas convaincu de vous embarquer à bord du ferry ou de l’avion pour Galway …
Ce voyage est aussi l’occasion de découvrir la plume aiguisée de Ken Bruen.
Une excellente surprise : une prose vive et acérée, pleine d’humour et de dérision, douce et amère à la fois (comme la Guinness, quoi !).
Et une histoire pleine d’humanité, comme on les aime.
Car d’intrigue policière, l’affaire est plutôt mince.
On sent bien que là n’est pas la question.
C’est juste pour le décor, le billet pour le bateau ou l’avion.
L’essentiel est ailleurs. Dans les personnages : Jack Taylor bien sûr, le détective imbibé , mais aussi toute la galerie de portraits qui gravite autour de lui.
Au passage on a remarqué la jeune Cathy B. et ses Doc Martens, peut-être une cousine de la jeune punkette de Millenium.
Il y a d’autres enquêtes de Jack Taylor (Télérama parlait récemment de la dernière livraison : Le Dramaturge) et on retournera donc en Irlande très bientôt.
D’ailleurs il y a encore de la Guinness au frigo.
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