Il m'apparaît indispensable de lire le
roman de Adolfo Bioy Casares. J'ajouterais qu'il faut le lire avant la bande dessinée, au risque d'être un peu déçu par une ambiance qui semblerait "bizarre" au néophyte du genre.
Donc après avoir lu le roman, je me retrouve avec une adaptation extrèmement fidèle au roman. C'est une vraie gageur tant la construction du roman est fondamentale et précise : je parle des relations entre l'écriture, le style et le découpage de l'histoire qui sont vraiment ténues. De ce point de vue, c'est plutôt réussi. L'auteur parle de son travail dans une postface très intéressante, et justement éclairante sur l'oeuvre originale. Jean-Pierre Mourey a délibérément décidé ce type d'adaptation (collant à l'original), plutôt qu'une adaptation-interprétation, et il a eu raison, car il aurait dénaturé l'ensemble.
C'est donc en tant qu'auteur de bande dessinée qu'il apporte un regard sur l'oeuvre et qu'il peut l'enrichir d'une certaine manière. Il peut ainsi aider le lecteur à se l'approprier.
Même si j'ai un peu de mal avec ce style graphique, je reconnais qu'il s'approche assez bien à l'image personnelle que j'avais de l'histoire.