Ce fut un vrai plaisir de découvrir les premières nouvelles de ce recueil, et tout particulièrement "Femme d'intérieur" et "Dans le panneau". Emmanuelle Urien a un vrai talent pour camper des personnages en détresse et pour nous entraîner dans leur "noirceur". Puis mon plaisir de lecteur s'est émoussé, j'ai trouvé l'écriture un peu trop "corsettée", j'ai été agacé par les propositions et expressions juxtaposées dont l'auteur use et - à mon avis - abuse, et aussi par ces monologues intérieurs qui viennent étirer démesurément le temps de l'action, procédé qui est hélàs employé pratiquement dans chaque nouvelle. J'ai aussi regretté que les nouvelles ne soient très souvent que des très gros plans sur un seul personnage, rejetant dans l'ombre les personnages secondaires. Comme à cette "Femme d'intérieur", j'ai envie de dire à Emmanuelle Urien d'ouvrir un peu les fenêtres et de ne pas se contenter de traduire les voix intérieures de ses personnages. A force, comme derrière le panneau "Fermé le Dimanche" de la nouvelle "Dans le panneau", ça sent un peu le renfermé.

Jamais un livre n'aura si bien porté son titre, c'est court (un recueil de nouvelles), noir (le thème principal est la mort), et sans sucre (pas même une sucrette pour édulcorer la peine). Ce que le titre ne dit pas c'est que c'est magistralement bien écrit.

L'auteur, grande spécialiste des concours de nouvelles, signe ici son premier recueil rien qu'à elle. Au programme 13 nouvelles retravaillés et réécrites pour l'occasion. Chacune d'entre elles nous transporte dans la peau de personnage pas forcément très bien dans la sienne. La force d'Emma est de nous faire ressentir avec justesse leurs émotions.

D'autres recueils du même auteur devraient être bientôt publié dans les prochains mois. A quand un format plus long? J'espère très bientôt!

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