2 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[La rage de l'expression | Francis Ponge] |
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Auteur |
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Message |
Swann
Sexe:  Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2684
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Posté: Sam 16 Aoû 2025 15:47
Sujet du message: [La rage de l'expression | Francis Ponge]
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Commentaires : 0 >> |
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J'ai assisté à un combat. Comme dans Le Parti pris des choses, Francis Ponge, qui se défend d'être poète mais qu'on étudie comme tel, et l'on a raison (il fait de la ποίησις, c'est mieux), j'ai eu l'impression d'une transfiguration des choses par l'expression tout en se mettant à son service. Mais j'ai sans doute préféré La Rage de l'expression, par cette impression d'entrer dans la pensée de l'auteur pendant qu'il cherche à définir les choses et les mots, qu'il exprime sa difficulté et son intention, avec, pour renforcer le côté atelier qui me plaît tant, les phrases réécrites, les épanorthoses, dont le retour crée un rythme enivrant. J'ai pensé, pour le cinéma, à Federico Fellini, qui insérait des plans pour faire sortir le spectateur de l'identification et de l'illusion de vivre l'action, de même que Ponge refuse le lyrisme. Il y a pourtant bien de la colère, de l'agacement. Sur le coup, je n'ai pas bien compris le titre, que je prenais pour "le poète est comme enragé quand il écrit" et qui ne collait pas vraiment avec ce que je voyais ; il faut le prendre en fait pour, la rage de l'expression quand elle échoue à recréer l'objet.
Peu d'objets et de lieux, mais un recueil de sept chapitres très développés :
« Berges de la Loire »,
« La Guêpe »,
« Notes prises pour un oiseau »,
« L’Œillet »,
« Le Mimosa »,
« Le Carnet du Bois de pins »
« La Mounine ou Note après coup sur un ciel de Provence ».
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[La rage de l'expression | Francis Ponge] |
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Auteur |
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Message |
apo
Sexe:  Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 2041 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Mar 23 Déc 2008 12:28
Sujet du message: [La rage de l'expression | Francis Ponge]
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Commentaires : 1 >> |
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J'aime Ponge. Je voulais sentir le jaillissement de ses mots pour exprimer l'empire imprescriptible de la chose sur l'écrivain. J'ai compris finalement pourquoi j'aimais Ponge tout en ayant horreur de la poésie, où l'on a coutume de ranger très erronément ses oeuvres; c'est lui-même qui l'explique:
"Tu saisis maintenant que, dans mon esprit, il ne s'y agit pas du tout de la naissance d'un poème mais plutôt d'un effort contre la "poésie". "(p. 170-171)
Dans cet ouvrage au titre si attrayant, il est question des berges de la Loire, de la guêpe, d'un oiseau, de l'oeillet, du mimosa, du bois de pins, de La Mounine près d'Aix-en-Provence...
de comment l'on peut arriver à apprendre quelque chose sur la nature la plus intime de toutes ces "choses", par un processus expressif en cours (in progress, dirait-on en anglais), fait de recherche de mots dans le Littré, de réécritures sans fin, de variantes, de commutations et permutations de vers "ad libitum" selon des numérotations et des représentations arithmétiques, de (trop) petits moments d'explication de cette poétique, de grands moments de doute sur la recherche en cours...
de quelques années cruciales (1938-1941) pour un homme et pour son pays, où il "faudrait [s'intéresser exclusivement] à la situation politique de la France et du monde [... à] notre propre situation, notre incertitude du lendemain..." "[...] Et c'est au "bois de pins" que je reviens d'instinct [...]" (p. 159).
Les 2 * qui manquent à ma fiche reflètent ma propre insuffisance à comprendre, non celle du texte à montrer (sinon à expliquer) comment et pourquoi il est né. Les 3 correspondent à ce que j'en ai saisi quand même...
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