Pour un voyage introspectif, j'ai été très surpris par l'ironie, la causticité de son auteur.
Les personnages sont des "bobos", dans le sens le plus caricatural, qui vivent dans leurs songes, dans des représentations personnelles du terroir. Le ton est très critique à l'égard du monde rural : les ruraux sont perdus dans le "terroir impalpable de leurs songes", ils ont l'esprit retors et naïf. Leurs maisons, leurs meubles sont fades, la campagne boursouflée de laiseur neuve. Les paysages : "Cotés de rien, plus proches d'aspect de assiettée de nouilles froides que des vallons bucoliques où des oiselets volètent parmi les fleurs."
L'auteur tente de tenir un discours sur le temps, comme un leitmotiv, où l'histoire serait là comme une illustration. On en vient à penser que c'est plutôt une justification : parler, écrire pour passer le temps. Qu'est-ce qu'il passe lentement !