Ce livre est présent 3 fois dans l'Agora des Livres - moyenne obtenue :
Résumé
«Toute magie en avait radicalement disparu.» C'est le monde.
«Je fréquentais cinq jours par semaine une dalle de béton pisseux qui donnait accès aux amphis. Pourquoi la médecine ? Je ne sais plus. Ç'aurait pu être le droit. Je ne me sentais aucune vocation particulière.» C'est la vie.
Saint-Savin. C'est le nom. Celui d'une petite ville balnéaire, dans les syllabes duquel se concentrent le parfum de vacances passées et la magie d'un amour d'enfance. Une nuit d'été. C'est l'ombre.
Le narrateur évoque ce paradis perdu devant la femme qu'il aime. Il décide d'y revenir avec elle, sans attendre. C'est l'heure. Ils prennent la route. Pendant ce long voyage nocturne, la passagère lui raconte un épisode de sa vie passée, la trouble attirance qu'elle a autrefois éprouvée envers une petite fille et son père, un solitaire obsédé par d'étranges visions. Et si cette histoire recelait la clé du passé vers lequel il revient ? Ce retour va changer le cours de son existence. Sur ce qu'il a vécu ou croit avoir vécu, d'autres personnages, qui prennent tour à tour la parole, jettent une lumière nouvelle : est-ce l'existence qui a engendré des histoires, ou cette existence n'est-elle que le produit d'une fiction inépuisable ?
L'heure change sans cesse et ne tombe jamais juste - telle une révélation toujours différée, telle une impossible coïncidence entre le temps vécu et celui que mesurent les horloges, un thème déjà à l'oeuvre dans les précédents livres de Pierre Jourde. Les jeux de l'ombre varient à l'infini, comme sur ce magnifique roman d'amour les reflets mouvants de quelques grands textes - depuis la Sylvie de Nerval jusqu'au Peter Ibbetson de George du Maurier.