Philippe s'est inventé un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas...
Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer.
Ce récit autobiographique est vraiment touchant. On suit la construction identitaire de ce garçon, puis adolescent, puis homme adulte, qui apprend peu à peu à connaître ses origines.
C’est l’illustration saisissante de ce qu’on appelle un secret de famille. On se doute d’une partie de ce secret, mais lorsqu’on le découvre réellement, on est saisi par l’intensité du drame. Philippe doit apprendre à se construire sur ce qu’on lui cache, sur ce qu’ont vécu ses parents avec sa naissance. Même sans savoir, il ressent le mal-être de ses parents et parvient finalement à découvrir son histoire grâce à mademoiselle Louise, amie de la famille. L’histoire et l’Histoire s’entremêlent douloureusement.
J’ai été touchée par ce récit, plus que je ne le croyais. J’écris cette critique une dizaine de jours après avoir lu le livre, et je crois que j’ai bien fait d’attendre. Sur le coup, j’avais trouvé l’histoire émouvante mais le style trop distant et du coup pas si touchant que ça. Je me rends compte, ces quelques jours après la lecture, que le style détaché de Grimbert, qui écrit une histoire tragique sans avoir l’air de rien, m’a touchée sans avoir l’air de rien non plus. C’est d’autant plus fort, je trouve !
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