Voilà un bref récit assez inattendu : j'attendais un autre "sac de billes", "ami retrouvé" et autres récits nés de ces amitiés déchirées par l'antisémitisme. En réalité, les événements se passent avant la montée du nazisme, puisque le livre a été publié en 1922.
Ce qui surprend, c'est le mélange de fascination, de déformation, de lucidité et d'intransigeance que l'auteur a à la fois envers lui-même, sa famille, ses camarades et Silbermann. Si l'on cherche la moindre trace de manichéisme ou de simplification là-dedans, on sera déçu... le summum est la chute, où Lacretelle administre à son narrateur bien-pensant une belle volée... en même temps qu'une absolution à tous ceux que la voie étroite décourage et qui préfèrent une vie facile. L'effet en est surprenant.
C'est en même temps très bien écrit et j'aurais bien aimé - c'est ma conclusion - écouter moi aussi Silbermann parler de littérature française.
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