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[Le léopard des neiges | Peter Matthiessen] |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
Âge: 64
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Posté: Mar 17 Avr 2007 9:19
Sujet du message: [Le léopard des neiges | Peter Matthiessen]
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Longtemps différée, la lecture émerveillée du Léopard des neiges de Peter Matthiessen est enfin devenue chose effective ; l’enthousiasme lapidaire de Nadjalou dans l’Agora des livres a été un des déclencheurs. Grâce soit rendue ! Le livre en est empli. L’auteur effectue un trek sur le plateau tibétain, dans le Dolpo intérieur, en 1973. Il a 46 ans. Ses quatre enfants sont en Amérique et sa femme est décédée d’un cancer. L’expédition au Tibet, entrecoupée de digressions et de retours en arrière, est tellement prenante, la hauteur de vue si saisissante, qu’il vaut mieux laisser le livre reposer après la lecture d’une seule page ou encore d’une simple phrase. On n’avance plus dans la longueur du récit mais dans sa profondeur. Il y a aussi la crainte d’en avoir fini trop tôt avec un chef-d’œuvre. Jamais un écrivain ne m’aura parlé avec autant de sincérité, de force, des sensations et des sentiments que j’ai moi-même connus et enfouis : les chuchotements de mort, la peur du vide domptée, la force de l’illumination, l’intuition d’une conscience supérieure, le tout en un, les pleurs versés face à la beauté d’un paysage, la vacuité des entreprises humaines, l’inaudible, l’inexprimable… On vit au pas du voyageur. On reste suspendu à son souffle. Rien n’a vieilli. Tout est actuel, vivant, intemporel. La raison du voyage reste floue : « …mais moi, qu’espérais-je trouver au cours de cette expédition ? Gêné, je haussai les épaules. Dire que je m’intéressais aux bharals, aux léopards des neiges ou même aux lamaseries reculées n’était pas répondre…, bien que tout cela fût vrai ; parler de pèlerinage semblait prétentieux et vague et cependant, en un sens, c’était également vrai… je voulais pénétrer les secrets des montagnes… (p. 145-146) On sent que ce livre est une somme, ne serait-ce que par les mises en exergue de Rilke, Hesse, Ovide, Basho… qui ouvrent les quatre chapitres intitulés : « Vers l’ouest » ; « Vers le nord » ; « La Montagne de Cristal » ; « Retour ». Le regard humaniste de Peter Matthiessen est aussi visionnaire, poétique, mystique, sans aucun dogmatisme. Parfois, un haïku (qui ne dit pas son nom) se trouve serti dans le texte : « Soleil sur les ailes des libellules, au-dessus d’une prairie encore dans l’ombre… (p. 42). On apprend beaucoup. On ne peut jamais s’ennuyer. Ce livre est une mine intarissable. On en sort transformé, densifié et aérien : « Ne pèse rien, dit Soen Roshi. Sois léger, léger, léger… lumineux ! »… Où était la réalité ? Dans la veille ou dans le rêve ? Le dernier idéogramme japonais écrit et le dernier mot prononcé dans cette vie par le vénérable maître de Soen Roshi voulait dire : « Rêve ». (p. 199)
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Dernière édition par Franz le Ven 30 Mai 2008 13:05; édité 1 fois |
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
Âge: 64
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elisala
Sexe: Inscrit le: 09 Mar 2006 Messages: 786 Localisation: Paris, idf
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
Âge: 64
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peut etre est ce l empathie alors ? |
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Jeu 10 Mai 2007 21:40
Sujet du message: peut etre est ce l empathie alors ?
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Bonsoir Franz. Belles sont tes "flèches qui viennent du coeur des choses pour se ficher au coeur des etres" , pour moi cela s appele l empathie, simplement , c est à dire la faculté que nous avons de nous identifier complètement à " l autre", animal, humain, et meme objet ( tu regardes un paysage et tu rentres dans ce paysage, tu es ce paysage...) ; c est différent de la sympathie qui te fait rester à l extérieur du monde ; ce qu expérimente Matthiessent c est une sorte de connaissance immédiate qui ne passerai pas par notre satané cerveau , mais par ce que nous appelons l intuition...
Toujours est il que ce bouquin semble en avoir séduit plus d un à voir la relative abondance des notes de lecture ; as tu lu " Urubamba" du meme Mathiessent ? c est aussi un de ses voyages , mais en Amazonie, et beaucoup plus tot ( je veux dire qu il était plus jeune).
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_________________ "Lorsque Dieu créa le temps il en créa suffisamment". Proverbe irlandais. |
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Le Léopard des neiges court toujours |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
Âge: 64
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