Un livre très agréable à lire, composé d’une trentaine de courts récits, contant des épisodes de la vie dans les alpes au milieu du vingtième siècle (orage en montagne, braconnage, transhumance, sauvetage, foire, élections….). Ces récits évoquent essentiellement une vie maintenant disparue, mais aussi les signes avant-coureurs de la transformation de la société (apparition de la télévision, des sports d’hiver).
Je citerai la conclusion de la rencontre d’un berger des alpages et d’un vacancier imprudent qui s’est perdu en montagne :
« Il (le vacancier) parcourait des yeux la pauvre cabane où le soleil ne pénétrait que par la porte ouverte et il pensait : « C’est curieux de voir ça à notre époque. Ces gens-là vivent quasiment comme des bêtes. Ils sont en dehors de la vie moderne, ignorant de tout, ne se doutant même pas comment vivent des gens comme nous. »
Sébastien (le berger) regardait, à la dérobée, cet homme inconscient et il pensait : « Ces gens-là ne sont plus comme nous. Ils vivent dans un monde qu’ils ont fabriqué. Ils n’y sont plus que des choses qu’on pousse dans la machine. Ils ne voient plus les arbres. Ils ne savent plus où ils sont. »

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