[Retour à la Terre. T. 3, Le vaste monde | Manu Larcenet, Jean-Yves Ferri]

Le Vaste monde poursuit sur le ton des deux premiers tomes les modestes aventures en une demi-planche de Manu, Mariette et le bébé Capucine aux Ravenelles, loin de la ville, plus près de la terre avec son lot de villageois typés, le maire, les chasseurs, l'ermite, le locataire Monsieur Henri, la vieille villageoise édentée et hiératique Madame Mortemont. Les beaux-parents de Manu sont des gens sérieux mais sans rouerie. L'incompréhension n'est pas seulement de leur fait. Elle règne sans partage entre tous les personnages. Lorsque Manu chante son blues et clame : "Elle ne sourit plus qu'au bébé qu'elle imagine", Mariette le trouve génial et vient l'embrasser. La séance de dédicace à Château-Moignon relève aussi de multiples malentendus. Un admirateur demande à Manu une dédicace en lui passant de la pommade : "Quelque part vous contribuez à ré-enchanter le monde" mais il n'oublie pas de préciser : "Un gros kiki qui dépasse du short de mon Mickey, c'est possible ?" On nage en plein faux-semblants. En dépit d'une dernière image lénifiante où tous les personnages font une farandole, à bien y regarder, personne ne sourit et ne s'amuse vraiment.

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