697 pages de démesure ! j en ai terminé avec les fous de Dieu et les cangaceiros machos du Sertao ( ecoutez Sertao de Bernard Lavilliers, la meilleure ambiance pour ce bouquin ! ). J ai constaté que d autres lecteurs avaient aimé ce livre , aussi n irai je pas à contre courant : j ai adoré. L histoire ? la guerre civile que se livrent la république brésilienne toute récente et une bande de va nu-pieds menée par un "fou de dieu". Considerant le niveau de l anecdote, de l évenement, ce livre est dèja une réussite; le déroulement de l histoire est "vu" par plusieurs protagonistes , récit croisé qui force le lecteur a ne pas s identifier automatiquement à ce qu il croit etre Les Bons et Les Méchants; c est là le machiavelisme de Llosa, ou est le Bien, ou est le Mal ? les fous de dieu tout remplis d amour qu ils sont, chatrent et éviscèrent leurs victimes, les soldats de la république n hésitent pas a passer les paysans d un village au fil de l épée, au nom bien sur, de la raison , du progrès, de la nouvelle devise de la république (Ordre et progrès). L anarchiste écossais (unpeu parachuté par M V Llosa...) est un idealiste fanatique précurseur de tous ceux qui veulent absolument plier le réel à leur Idée. De ce roman foisonnant ( ah l Amérique du sud !!) en extraire une "morale" serait faire injure à son auteur; juste peut etre un enseignement, une leçon ? et ce serait celle çi : méfions nous de l idéalisme et des idéalistes, poussés à leurs limites cela donne fanatisme et fanatiques, suivons plutot le "journaliste myope" (curieusement Llosa ne lui donne pas de nom dans le roman) qui découvre l amour avec Jurémia, femme sous domination et enfin libérée, et suivons également le baron de Carnavaca, emblème du Brésil révolu, qui, au fond de ses malheurs, abandonne toute retenue sociale pour s adonner , enfin au plaisir, aux désirs... Un autre livre extraordinaire de Llosa (dèja noté) : La fete au bouc.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre