Il est rare que je lise un livre quasiment d'une traite, mais c'est un signe qui ne trompe pas : roman de haute qualité !
Cet homme n'a pas connu l'enfer des tranchées, le cul qui croupit dans l'humidité, l'odeur de pieds, la sueur, le pain rassit, la boue et les rats.
Son enfer est intérieur. Il est défiguré, il sait qu'il ne connaitra plus jamais le désir pur et partagé, et il souffre dans sa chair, de façon atroce, pendant fort longtemps.
La beauté de ce livre réside dans l'acceptation de soi, car malgré ses souffrances, il n'aura jamais honte de son visage détruit, puisque dès les premiers jours de son hospitalisation, il se heurte à d'autres gueules cassées, et il sait voir le coeur des hommes au delà de leurs apparences. Naissent alors des amitiés franches et belles qui se poursuivront au delà de l'horreur guerrière.
Et le destin de notre gueul cassée sera illuminé non pas par sa brève aventure d'une nuit avec Clémence avant sa mobilisation, mais par la rencontre dans les années 20 d'une autre femme, qui lui donnera une fille, qui a donné selon toute vraisemblance naissance à l'auteur du livre.
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