J'avais adoré la Mort du roi Tsongor et le Soleil des Scorta et j'ai aussi adoré celui-là.
Son écriture me touche, je la trouve "évidente", puissante, poétique.
Toujours il semble dire : "au fond c'est quoi vivre ?".
Pour moi Laurent Gaudé est un immense écrivain, et j'ai été étonnée que ce livre soit par certains médias accusé limite de "mièvrerie", de "facilité" (cf télérama).
On n'a pas dû lire la même chose, ou pas aux mêmes moments, avec la même sensibilité.
Car moi aujourd'hui, dans ce monde, la question des émigrés clandestins qui viennent cogner aux portes de l'Europe me concerne sérieusement.
Car pour moi, les récits "initiatiques" où les personnages évoluent vers leur vérité m'ont toujours captivée, de Hesse à Banks...
Le capitaine Piracci retrouve une clandestine qui le marque tellement par sa détresse qu'elle le pousse à se retourner sur sa vie, et à changer.
Lui qui agissait comme téléguidé, va prendre sa vie en main et retourner le miroir : oui son rôle était de juguler l'émigration en empêchant les clandestins arrivant par bateaux d'atteindre la côte italienne. non, sa vie ne peut pas se résumer à freiner les autres dans leur quête d'un idéal.
Car ce que découvre Piracci, c'est que eux sont pauvres, mais ont un rêve, et se battent férocement pour le réaliser.
Et lui, Piracci, qu'a-t'il comme rêve ?
Etre lui-même, vraiment ?
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