Un résumé tout d'abord, tiré du site web de l'éditeur :
" Luce, fille du luthier et narratrice de ce récit, est une femme d’une trentaine d’années qui n’a pas revu son père depuis douze ans. Mais lorsque celui-ci, vieux et malade, se retrouve à l’hôpital, elle tente de renouer le lien. Ou plutôt de nouer tout court, puisque cet homme, qu’elle manque de confondre avec le malade du lit d’à côté, n’a jamais prêté attention à elle, ne s’est même jamais défait de son attitude de rejet. C’est d’ailleurs cette cruelle indifférence qui est à la base du texte: Luce raconte, en s’adressant à son père, son enfance et son adolescence passées à tenter d’exister pour lui, elle raconte ses efforts, sa lutte pour qu’il la remarque et l’accepte. En parallèle, elle se sert des bribes de souvenirs qu’elle a pu recueillir pour inventer (tout en recherchant une certaine véracité) la vie de son père."
Mon avis : c'est le premier livre de cette auteur suisse que je lis et c'est une sublime découverte. De son écriture tout d'abord. Une belle virtuosité, une manière de triturer la langue, d'essorer les mots, d'aller chercher la sonorité qui le mieux nous fera entendre l'intime, la parole qui le mieux fera sens. Et puis cette histoire, désespérante. D'une densité émotionnelle extrême. Ce chemin que va s'ouvrir la narratrice dans la vie de son père, dans son histoire, dans leur histoire commune. Un chemin qui s'ouvre à force de plonger en soi, de faire remonter à la surface même le plus pénible pour ne pas prendre le risque d'oublier l'essentiel, l'essence, le ciel.
L'auteur a mis neuf ans à accoucher de ce roman, j'ai mis un mois à le lire (moi qui lis vite d'habitude) : besoin parfois de le refermer quelques jours pour laisser les sentiments, les émotions, les sensations se reposer. Une de mes plus belles découvertes littéraires de 2006.
Pour ceux qui sont intéressés, voici le lien sur le forum romand du BC qui amène à
quelques extraits que j'ai voulu partager.
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