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[Ravage | René Barjavel]
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Swann




Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 19 Juin 2006
Messages: 2649


Posté: Hier, à 19:31
MessageSujet du message: [Ravage | René Barjavel]
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Un jeune étudiant frais émoulu en ingénierie, très brillant mais pauvre, François, se fait fait éconduire par une amie d'enfance, Blanche, qu'il souhaitait épouser. Désormais lancée sous le nom de Régina Vox, celle-ci pouvait prétendre à des mariages plus fructueux, opportuns et lucratifs et François se proposait de récupérer la belle, quand tout s'éteignit dans la nuit... Dans un futur tel qu'on pouvait l'imaginer dans la première moitié du XXème siècle, René Barjavel nous fait assister à un grand crash technologique, tel que nos collapsologues actuels l'envisagent. Sa croyance dans la fragilité du progrès et sa misanthropie apparaissent dès ce roman.

En le commençant, j'ai lu avec un peu de distraction les marques futuristes parsemées pour nous faire comprendre où nous étions, plus sensible à ce qui ressemblait pourtant toujours fort aux années 40... Mais c'est tout de même bien trouvé et la place des morts était une idée très originale. Mais l'invraisemblance dans la situation du début du roman !... Rien ne colle. Des amis d'enfance qui se plaisent mais se connaissent si peu et sont prétendument intimes... ? Et elle qui le trouve si ennuyeux cultiverait le lien depuis tant d’années alors qu’elle vise plus haut ? Tant de fausses notes, je trouve, m'ont gâché la lecture... et pourtant, j'étais captivée chaque fois que je la reprenais. C'est fluide, ça se lit bien.

En revanche, j'ai été étonnée que ce récit puisse rester l’œuvre-phare de l'auteur, quand il est si en-dessous de La Nuit des temps , à tous points de vue. J'ai vu qu'il avait déjà eu l'idée de l'ancêtre de la mange-machine.

On ne peut rien contre des propos réactionnaires à cette époque, je veux bien l'entendre, l'attitude paternaliste voire sexiste de François, dont la suite nous confirmera qu'il n'a pas de tendances libérales, était répandue. La finesse de gros sel avec laquelle il imagine que les vierges souffrent aussitôt d'une étrange maladie (les femmes, les femmes, hein ! les hommes, ce n'est pas pareil !) et qui permet à François (et au lecteur) de savoir que sa belle n'a pas perdu sa fleur dans ses égarements, m'a navrée. Les sacrifices animaliers permanents font penser à Tintin au Congo et aux réifications permanentes de l'autre, tout une époque où l'on ne saurait prêter des affects à un animal ni se questionner sur ses droits.

Je me suis demandé pourquoi cela n'a moins gênée dans des romans de la même époque puis j'ai compris : Barjavel a laissé croire que la situation initiale du début du roman était atroce - ce qui est discutable - et qu'il présentait une utopie enviable à la fin. Comme je rejette de toutes mes forces la communauté fondée à la fin et ses règles qui ne laissent pas de place au libre choix individuel (comme le nom de "communauté" le laissait prévoir), c'est bien normal que j'aie du mal à l'apprécier.

J'ai au demeurant très bien compris le succès du roman : outre que le choc atroce que fut la guerre, changeant du tout au tout les vies des Français, peut leur avoir donné l'impression qu'il fallait se replier sur l'essentiel, le symbole de l'homme "providentiel" pour guider les ouailles perdues parlait à tout le monde.

En ce qui me concerne, je préfère La Nuit des temps , et loin de là, même si Éléa n'est pas plus sympathique et qu'on y retrouve - tiens, tiens ! - le thème du scientifique qui va tout reprendre en main, y compris le peuplement de la terre, l'utopie et la dystopie.

Citations :

Qu'allait-il devenir, lui qui ne se déplaçait jamais que par le secours des moteurs, qui parcourait volontiers quelques milliers de kilomètres dans sa journée, mais à qui cent cents mètres paraissaient une distance terrifiante s'il s'agissait de la couvrir à pied ? Il n'avait jamais rien fait de ses mains. Il avait toujours eu, pour répondre à ses besoins, une armée de subordonnés et d'appareils perfectionnés. Leur service impeccable lui paraissait aussi naturel que le bon fonctionnement des organes de son corps. D'un seul coup, tout cela, tout autour de lui, disparaissait, l'amputait de mille membres, et le laissait seul avec lui-même pour tout serviteur.

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